Rentrée 2016 : les professeurs reprennent l'école, 24 heures avant les élèves

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 31 août 2016 - 11:26
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Une maîtresse donne cours dans une école primaire à Marseille, Bouches-du-Rhône.
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©Jean-Paul Pelissier/Reuters
"J'ai à la fois hâte, et un peu peur", confie une jeune professeure stagiaire.
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Les profs aussi font leur rentrée mais un jour avant les élèves, ce mercredi. Un premier jour qui, chez eux aussi, suscite quelques appréhensions...

Quelque 860.000 enseignants reprennent mercredi le chemin de l'école, 24 heures avant les élèves: chez eux aussi, la rentrée suscite angoisses, stress et incertitudes mais aussi de l'enthousiasme et la curiosité de découvrir des jeunes qu'ils côtoieront pendant des mois.

"J'ai à la fois hâte, et un peu peur", confie Constance, qui entame sa vie professionnelle comme professeur stagiaire d'anglais dans un lycée du Val-de-Marne. "J'ai un peu peur car je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Je verrai au fur et à mesure et j'apprendrai sur le tas. J'ai un très bon tuteur", se rassure-t-elle.

"Ça fait un peu peur mais je ferai cours avec ma personnalité. Être prof, c'est une immense fierté, un aboutissement. J'espère arriver à amener les élèves au meilleur de leur potentiel", renchérit Marie, elle aussi professeur stagiaire -dernière année de formation- en éducation sportive après une première carrière de kiné.

L'enthousiasme des débutants? Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des enseignants du secondaire, évoque chez les professeurs "un état d'esprit marqué par la lassitude devant l'empilement des réformes" et "un sentiment de gâchis".

Car cette rentrée 2016, la dernière du quinquennat, se distingue par la mise en œuvre de deux des grandes réformes de la présidence Hollande: l'introduction de nouveaux programmes de manière simultanée du cours préparatoire à la troisième, et la très controversée réforme du collège, qui a suscité l'ire de plusieurs syndicats, dont le Snes-FSU.

"On sort d'une année hystérisée", soupire Philippe Tournier, à la tête du principal syndicat des chefs d'établissement. Il voit dans cette "crise de nerfs collective autour de la réforme du collège", qui a atteint une violence inédite dans les échanges entre enseignants sur Twitter, "l'expression d'un désarroi professionnel".

Et si FO, syndicat opposé à ces réformes, prévoit "le chaos", le SE-Unsa, syndicat dit "réformiste", appelle "à sortir des discours catastrophistes". "J'ai toujours entendu parler du +malaise enseignant+ mais quelle réalité cela recouvre-t-il?", s'interroge Christian Chevalier, du SE-Unsa. "Le monde enseignant monolithique n'existe plus. Aujourd'hui, (les professeurs) sont issus de milieux plus divers. Certains ont exercé un autre métier auparavant".

Monsieur Le Prof, pseudo sur Twitter d'un professeur d'anglais, exerçait depuis cinq ans comme remplaçant en collège dans la banlieue parisienne, et vient d'obtenir un poste fixe dans un lycée. Il n'est plus un débutant mais avoue ressentir quelques angoisses. "Pour moi, c'est un nouveau métier. J'ai dû reprendre tous mes cours, j'étais habitué à mes pioupioux de sixième. Là, c'est fini".

Et "chaque établissement a son fonctionnement, ses équipes de profs qui s'entendent plus ou moins bien, des photocopieuses qui fonctionnent là encore plus ou moins bien, des codes d'ordinateurs, des clés etc. Des dizaines de petites règles qu'il faut s'approprier. A chaque fois, c'est stressant".

Mais "c'est aussi fascinant. Car on va découvrir des élèves avec lesquels on va passer des dizaines d'heures", ajoute cet enseignant de 28 ans, dont le compte Twitter compte 155.000 abonnés et vient de donner naissance à un livre publié chez Flammarion (Monsieur Le Prof).

Un compte ouvert en 2010, à ses débuts dans la profession, pour entrer en contact avec d'autres enseignants et les interroger sur leurs méthodes de travail. Peu à peu, son fil Twitter est devenu sa "soupape" et Monsieur Le Prof y a revêtu les habits d'un maître sarcastique et sadique "qui déteste ses élèves". "Si on le prend au premier degré, on se demande ce que je fais en liberté", précise-t-il.

Car il assure ne pas être ainsi en classe. "J'aime mon métier. Ma vie est axée autour", dit-il.

 

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