Renvoyée des urgences après une fausse couche, on lui dit de mettre son fœtus "à la poubelle"

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La rédaction de France-Soir
Publié le 26 août 2018 - 14:41
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Deux femmes de 88 et 93 ans sont mortes dans la salle d'attente des urgences en quinze jours d’intervalle au CHU de Tours
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© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP/Archives
Les urgences ont renvoyé chez elle la patiente pour qu'elle y expulse son fœtus mort.
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Une femme qui venait de faire une fausse couche a été renvoyée chez elle par les urgences de Besançon, le 17 août dernier. Elle a dû expulser son fœtus mort dans sa baignoire. Contacté par son compagnon, l'hôpital lui a dit de le mettre "à la poubelle".

Un couple de Besançon a dénoncé ce dimanche 26 dans les colonnes de l'Est Républicain la façon dont-il a été traité par le personnel de l'hôpital de Besançon et les conditions dans lesquelles la femme a dû expulser chez elle son fœtus mort. Le service des urgences de l'hôpital a constaté sa fausse-couche et l'a renvoyée chez elle avec une ordonnance d'antidouleurs.

Les faits se sont déroulés le 17 août dernier. La femme enceinte de trois mois s'était rendue aux urgences après avoir perdu beaucoup de sang dans la nuit. Après trois heures d'attente, elle a été prise en charge et une échographie a révélé que son bébé était malheureusement mort. 

Voir: CHU de Besançon - une femme médecin tente de se suicider par pendaison

"Le personnel m’a précisé que je pouvais rentrer chez moi et que le fœtus sortirait tout seul petit à petit". C'est donc dans sa baignoire et après d'intenses douleurs que la jeune femme a recueilli le bébé mort de sept centimètres "entier et formé". Choqué et inquiet d'éventuels complications, son compagnon a appelé l'hôpital, notamment pour qu'ils s'occupent du fœtus: "La personne au bout du fil m’a dit que l’hôpital n’en ferait rien et que nous n’avions qu’à le mettre à la poubelle!", raconte-t-il au quotidien.

Le couple ne comprend pas pourquoi la femme n'a pas été prise en charge sur place pour supporter cette difficile expérience et prévenir les risques. 

Contacté par L'Est Républicain, l'hôpital a invité la jeune femme à s'adresser à la direction et rappelé qu'un rendez-vous pour une consultation lui avait été donné pour le 23 août lors de sa venue. Le secret médical ne lui permet cependant pas d'entrer dans les détails des traitements d'une patiente.

Cette affaire survient alors que la prise en charge des patients dans des urgences saturées sont régulièrement décriés. Le gouvernement doit dévoiler en septembre une réforme du système hospitalier.

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