Retour sur les principales étapes de l'affaire Théo
Voici un rappel des principales étapes de l'affaire Théo, du prénom de ce jeune homme victime d'un viol présumé avec une matraque lors d'une interpellation, qui a indigné dans les banlieues comme dans la classe politique.
>Une interpellation brutale
Jeudi 2 février, un jeune homme de 22 ans, prénommé Théo, fait l'objet d'une "interpellation musclée" par quatre policiers dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), après un contrôle d'identité qui a dégénéré. Il accuse un des policiers de lui avoir introduit une matraque téléscopique dans l'anus. Un médecin diagnostique une plaie de 10 centimètres.
Le 5 février, l'un des fonctionnaires est mis en examen pour viol, ses trois collègues pour violences volontaires en réunion. Tous sont suspendus de leurs fonctions.
>Le jeune homme raconte
Lundi 6, sur son lit d'hôpital, Théo donne sa version. Le policier lui a enfoncé la matraque "dans les fesses, volontairement" raconte le jeune homme. "Ils m'ont mis plein de coups, (...) m'ont matraqué les parties intimes, m'ont craché dessus, traité de +négro+, +bamboula+, +salope+". Nuit de lundi à mardi, troisième nuit consécutive d'incidents dans la cité des 3.000. Cette fois, des policiers, pris à partie, procèdent à des tirs de sommation à balles réelles.
>Hollande solidaire
Mardi 7, François Hollande se rend à son chevet, louant la réaction "digne et responsable" du jeune homme, "connu pour son comportement exemplaire". Théo appelle les jeunes de son quartier à ne "pas faire la guerre" à la police et à "rester unis", disant avoir "confiance en la justice". Le Premier ministre Bernard Cazeneuve réclame "la plus grande fermeté" quand "il y a des manquements graves" des forces de l'ordre.
Dans la soirée, les violences gagnent plusieurs villes de Seine-Saint-Denis alors que la tension baisse à Aulnay. Le lendemain, deux jeunes sont condamnés à six mois de prison ferme, et trois autres écopent de six mois avec sursis, pour "embuscades".
>Un geste "involontaire"?
Jeudi 9, l'avocat du policier mis en examen pour viol plaide le geste "involontaire". Lors de son interpellation, le jeune homme "se débat dans tous les sens" et un des coups qui part en direction de sa cuisse va le "blesser gravement", explique Me Frédéric Gabet.
L'IGPN (la police des polices) retient également "le caractère non intentionnel" du geste du policier mis en examen pour viol sur Théo, déplorant toutefois des conséquences "dramatiques". Trois hommes sont condamnés à des peines de prison avec sursis pour avoir pris part à des violences contre la police.
>Violents incidents à Bobigny
Samedi 11, dans l'après-midi, 2.000 personnes manifestent devant le tribunal de Bobigny, réclamant "Justice pour Théo". Les manifestants sont débordés par des "casseurs". Des voitures sont brûlées, des vitrines et abribus brisés. A la suite des violences à Bobigny et dans d'autres communes de Seine-Saint-Denis, 37 personnes sont interpellées.
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