Rumeur de trafic d'organes et "chasse aux Roms" en Seine-Saint-Denis
La rumeur concernant une camionnette blanche dont les occupants enlevaient des enfants dans le cadre d'un trafic d'organes a enflé ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Plusieurs expéditions punitives ont été menées en Seine-Saint-Denis contre des membres de la communauté rom, pointée du doigt par cette Fake News.
Des expéditions punitives ont été menées ces derniers jours contres des membres de la communauté rom, la dernière dans la nuit de lundi à ce mardi, menant à l'interpellation d'une vingtaine de personnes. Des actions qui étaient basées sur la rumeur de rapt d'enfants, pourtant dénoncée comme totalement fausse par les pouvoirs publics.
A Bobigny, Clichy-sous-Bois, Aubervilliers, Bondy et Noisy-le-Sec, des groupes d'individus s'en sont pris à des Roms ou les ont menacés, incendiant parfois leurs véhicules. Des personnes apparemment persuadées que des membres de cette communauté enlevaient ces derniers jours des enfants afin d'alimenter un trafic d'organes.
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"Les rumeurs de kidnapping d'enfants avec une camionnette sont totalement infondées. Aucun enlèvement n'est avéré. Ne relayez plus cette fausse information, n'incitez pas à la violence" a fait savoir la Préfecture de Police de Paris ce mardi . Le parquet de Bobigny a dû confirmer également n'avoir été saisi "d'aucune enquête pour des faits d'enlèvement de mineurs par des personnes de la communauté rom".
Des précisions qui n'ont pas suffit à totalement mettre fin à la paranoïa. Nombre d'internautes ont commenté sur Twitter la publication de la préfecture, affirmant douter de sa véracité.
Sur les réseaux sociaux, une première rumeur faisant état, déjà, d'un fourgonnette blanche dont les occupants tenteraient cette fois d'enlever des femmes entre Colombes et Nanterre avait déjà circulé début mars. Là non plus, aucune plaint ni main courante n'avait été déposée. Mais la rumeur avait abouti à l'agression de deux personnes circulant dans un tel véhicule par une vingtaine de personnes, rappelle Le Parisien.
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