Salah Abdeslam souhaite rentrer en France
Salah Abdeslam, seul survivant des commandos auteurs des attentats de Paris, "a fait part de son souhait de partir en France le plus vite possible", après avoir refusé dans un premier temps, a déclaré jeudi matin son avocat Sven Mary. Par ailleurs, son client n'"était pas au courant" des attentats qui ont fait 31 morts 300 blessés mardi à Bruxelles, a-t-il confié aux journalistes.
"Salah Abdeslam m'a fait part de son souhait de partir en France le plus vite possible. Je vais voir la juge d'instruction pour qu'elle ne s'oppose plus à ce départ", a affirmé Me Mary, à l'issue d'une audience devant la Chambre du conseil, une juridiction d'instruction belge. "Il a compris qu'ici ce n'est qu'un petit bout du dossier. Il veut s'expliquer en France, c'est une bonne chose", a-t-il estimé.
Cette annonce signale un revirement dans la défense du seul survivant des commandos des attentats de Paris (130 morts et des centaines de blessés) le 13 novembre à Paris. Lors de sa première audition au lendemain de son arrestation, Salah Abdeslam avait indiqué qu'il refusait son transfèrement vers Paris, réclamé par les autorités françaises dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen.
Une audience devant la Chambre du conseil sur l'exécution de ce mandat d'arrêt européen est prévue le 31 mars, a par ailleurs indiqué jeudi Sven Mary. L'audience de jeudi, portant sur son mandat d'arrêt belge, a, elle, été reportée au 7 avril en raison du dossier "volumineux", a précisé l'avocat.
Sven Mary n'a en revanche pas répété ses propos diffusés sur Europe-1 sur le fait que Salah Abdeslam ne collaborait plus avec les policiers belges depuis les attentats de Bruxelles. "Cela fait partie du secret de l'instruction", a-t-il affirmé.
Europe-1 a diffusé jeudi matin une courte interview. "Hier, il n'a pas collaboré?", demandait un journaliste d'Europe-1 à l'avocat, qui a répondu brièvement: "Non". "Je pense qu'il voulait d'abord me voir parce qu'il a eu la visite des enquêteurs hier" (mardi), a déclaré Me Sven Mary, dans cet entretien réalisé mercredi soir. "Je ne voudrais pas qu'il se referme pour plein de choses. S'il se refermait, ça nous mettrait devant d'autres Zaventem et d'autres Bataclan, c'est peut-être ça que je veux éviter", a ajouté l'avocat.
Aux premières heures de son audition, Sven Mary avait déclaré à la presse que son client collaborait avec les enquêteurs.
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