Scandale Lafarge en Syrie : les services de renseignement français impliqués ?

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La rédaction de France-Soir
Publié le 29 octobre 2018 - 15:35
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L'usine Lafarge de Jalabiya, en Syrie, en février 2018
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© Delil souleiman / AFP/Archives
Les services de renseignement français connaissaient-ils les pratiques de Lafarge en Syrie?
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Selon "Le Parisien", l'avocat de Lafarge, suspecté d'avoir versé des pots-de-vin à l'Etat islamique pour maintenir l'usine ouverte en Syrie, a demandé à l'instruction l'audition de deux agents des services de renseignement français, cités dans des échanges avec la cimenterie de Jalabiya.

Le scandale économique va-t-il devenir un scandale d'Etat? L'entreprise Lafarge est dans le collimateur de la justice pour la gestion de son usine syrienne de Jalabiya maintenue ouverte malgré la présence de l'Etat islamique contre de possibles pots-de-vin. Mais l'avocat du cimentier franco-suisse a lâché une "bombe": comme le rapporte le journal Le Parisien, le défenseur de l'entreprise a demandé aux juges d'instruction d'auditionner deux agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). La cause? L'entreprise assure que les services secrets français étaient parfaitement au courant de la manière dont Lafarge pouvait continuer à œuvrer dans le pays entre 2012 et septembre 2014, date de fermeture de l'usine.

L'avocat de Lafarge, Christophe Ingrain, a émis sa demande le 4 octobre dernier. Sur les deux agents qui figurent dans la sollicitation adressée à l'instruction, l'un des noms est un membre de la DGSI présenté comme "le correspondant Lafarge sur les aspects intelligence économique". La défense de Lafarge insinue par sa demande que l'Etat français avait connaissance de la situation et que si l'entreprise a commis des actes répréhensibles en versant de l'argent à Daech, les autorités françaises n'ont jamais alerté les dirigeants de l'entreprise.

Lire aussi: Lafarge en Syrie: entendu comme témoin, Laurent Fabius plaide l'ignorance devant les juges 

Les auditions déjà effectuées auprès des huit cadres mis en examen pour financement du terrorisme et mise en danger de la vie d'autrui ont montré que l'Etat était mis au courant des difficultés de l'entreprise sur le territoire syrien, notamment le franchissement de check-points par des fournisseurs ou des clients.

Outre les huit cadres mis en examen, l'entreprise Lafarge SA (devenue depuis LafargeHolcim) a également été mis en examen pour les mêmes chefs d'accusation mais aussi pour violation d'embargo et, décision historique, complicité de crime contre l'humanité.

Voir aussi:

Syrie: le cimentier Lafarge mis en examen pour "complicité de crimes contre l'humanité"

LafargeHolcim réorganise la structure de sa direction

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