Seine-Saint-Denis : un policier plante des ciseaux dans la gorge d'un adolescent
Un jeune de 17 ans a été blessé par un policier de la BAC samedi 22 à Vaujours en Seine-Saint-Denis lors d'un contrôle d'identité qui a dégénéré. Un chef de patrouille lui a planté des ciseaux dans la gorge.
Le contrôle d'identité a très mal tourné. Un adolescent de 17 ans nommé Farès a été blessé à la suite d'un simple contrôle de police opéré par la BAC à Vaujours en Seine-Saint-Denis samedi en fin de journée.
Tout a commencé par des "quolibets" lancés à une patrouille de la BAC. Les policiers ont alors arrêté leur véhicule et se sont dirigés vers un petit groupe de quatre jeunes qu'ils soupçonnaient.
Après avoir nié être à l'origine des insultes, les quatre personnes ont alors été contrôlées et palpées.
C'est à ce moment que l'un des policiers, le chef de la patrouille, a découvert la paire de ciseaux de l'un des jeunes, selon le témoignage des adolescents que Le Point a pu recueillir.
Les policiers se seraient alors emportés. "Vous n'assumez pas vos paroles, bande de couilles molles, bande de pédales, vous n'êtes pas des hommes", auraient-ils lancé au groupe de jeunes. S'en est suivie une empoignade rythmée par des attaques verbales des jeunes arguant que s'ils avaient été des adultes les policiers ne se seraient pas comportés de la sorte.
C'est à ce moment que Farès aurait esquivé un coup de pied, alors que les policiers tentaient de les disperser. Le chef de la patrouille se serait alors avancé vers lui et lui aurait planté les ciseaux dans la gorge.
Une vidéo du jeune homme tenant son tee-shirt en sang pour stopper l'hémorragie circule depuis sur les réseaux sociaux.
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L'adolescent, qui assure qu'aucun policier ne lui est venu en aide, a ensuite été transporté à l'hôpital par les pompiers qui avaient été appelés par "un pote".
"On me dit que les policiers aussi les ont appelés. Je n'ai pourtant vu aucun policier se saisir de son téléphone. Mon père a été appelé. Il croyait que j'avais été agressé par quelqu'un. Je lui ai dit que c'était un policier. À l'hôpital, on m'a recousu de trois points de suture. Ensuite, j'ai été placé en garde à vue au commissariat de Livry-Gargan", a-t-il expliqué.
Mais l'histoire ne s'est pas arrêté là puisque le lendemain matin, et alors que l'ado était toujours au commissariat, c'est le père de Farès qui a vu débarquer les forces de l'ordre à son domicile et a lui aussi été placé en garde à vue. Il sera finalement relâché 12 heures plus tard avec un rappel à la loi.
La sœur de l'adolescent a d'ailleurs elle aussi été arrêtée alors qu'elle apportait des affaires propres à son aîné dont le tee-shirt était tâché de sang. Elle a par ailleurs assurée avoir été insultée dans les locaux.
L'adolescent quant à lui a trois points de suture à la gorge et sera prochainement convoqué au tribunal pour des faits d'outrages et de menaces de mort, accusations qu'il réfute. Une enquête de l'IGPN, la police des polices, pourrait également être ouverte. La famille de Farès a en tout cas un rendez-vous en vue d'un dépôt de plainte fixé à samedi 29.
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