Série d'accidents de chasse : la négligence des chasseurs première cause de morts
Cela ressemble à une loi des séries. Une semaine après qu'un vététiste a été abattu par un chasseur, le 14 octobre en Haute-Savoie, un autre était blessé en Ardèche et deux surfeurs du Finistère affirmaient avoir été pris pour cible. Au point que les appels à son interdiction pure et simple se sont multipliés, non plus au nom de la défense des animaux mais de la sécurité des promeneurs.
Les chiffres ne semblent pourtant pas indiquer une aggravation en la matière, au contraire. Selon l'enquête annuelle de l'Office nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), 113 accidents dont 13 mortels ont été recensés entre le 1er juin 2017 et le 31 mai 2018. Ce qui "vient confirmer la tendance baissière observée depuis près de 20 ans". Il y avait eu 18 victimes l'année précédente, 39 en 1999-2000,.
En termes de décès, la saison 2018-2019 semble s'inscrire dans la même logique avec trois victimes depuis juin (un quatrième cas est incertain entre accident ou suicide). On serait donc sur une tendance de moins d'un mort par mois qui peut cependant vite s'inverser avec des chiffres si bas. Pour les accidents non-mortels, il faudra attendre la prochaine étude en septembre 2019.
Voir: Tué par un chasseur - la visibilité était parfaite (procureur)
Si l'on ne peut donc pas (encore) parler d'une série noire pour cette saison, une problématique demeure. Les accidents mortels ont souvent la même cause: le non-respect des règles de sécurité de la part des chasseurs. Surtout, ce sont souvent les mêmes manquements qui reviennent dans les enquêtes successives de l'ONCFS.
Elle relève ainsi régulièrement le non-respect de l'angle de 30 degré (50% des morts durant la saison 2016-2017), qui impose de conserver à sa droite et à sa gauche une zone où il est interdit de tirer. On retrouve ensuite tout aussi régulièrement le tir sans identification préalable du gibier, qui revient à faire feu trop vite, sans s'être assuré qu'il s'agissait bien d'un animal et pas d'un promeneur. Enfin, la mauvaise manipulation de l'arme est aussi souvent évoquée (chargée lors de déplacement ou tenue à l'horizontale notamment).
Sans surprise, c'est lors de chasse au gros gibier, dans lesquelles les munitions sont de plus gros calibre et mortelles à bien plus longue distance, que la majorité des accidents mortels surviennent.
A noter que si les chasseurs sont donc bien les premiers responsables des accidents, ils en sont aussi les premières victimes (10 sur 13 en 2017-2018).
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