Sexe brûlé, supplice de la baignoire : torturé par des dealers pendant 3 jours
Deux hommes ont raconté lundi 28 devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis les tortures infligées par un groupe de dealers de Bobigny. Les tortionnaires souhaitaient faire parler les victimes qu'ils soupçonnaient de leur avoir volé de la drogue.
C'était à la base une affaire de trafic de stupéfiants, mais elle a conduit à des séances de torture. La cour d'assises de Seine-Saint-Denis a entendu lundi les témoignages de deux hommes séquestrés et violentés pendant des jours selon leurs dires par plusieurs dealers.
Le premier, surnommé René, avait accepté de remonter du cannabis d'Espagne pour le groupe en 2014. Il assure s'être fait voler l'un des chargements sur la route, 80 kg d'herbes. Mais ses commanditaires n'y ont pas cru et ont décidé de le faire parler par tous les moyens. Ils s'en sont pris également à l'homme qui les avaient mis en relation.
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A la barre, René a évoqué une "sauvagerie extrême". Il a raconté comment ses tortionnaires lui ont brûlé les parties intimes, lavé les plaies à l'eau de Javel ou encore fait subir le supplice de la baignoire. Battu, il en avalera ses dents. Il affirme que ces tortures ont duré trois jours, la défense évoque "seulement" 35 heures. Il ne sera relâché que contre la promesse d'hypothéquer son appartement afin de rembourser les trafiquants, de ne rien dire à la police et de ne pas se rendre à l'hôpital.
Son ami "Maxime" a également été torturé, mais n'a pas réussi à détailler les faits à la barre. C'est donc via les enregistrements de sa déposition que la cour l'a entendu raconter les coups ou la pression d'un sécateur sur ses doigts. Il n'a pas porté plainte contre les hommes qui se trouvaient dans le box. Partie civile, il était également accusé pour avoir participé à une nouvelle séquestration de son "ami" quelques jours plus tard. Mais celui-ci avait cette fois rapidement réussi à s'échapper.
Dans cette affaire transpire la peur des représailles. René s'est caché pendant des mois avant que la bande soit interpellée pour ses trafics. Son témoignage a permis de faire tomber le réseau. Bien que condamné en premier instance pour son rôle de chauffeur, il a été dispensé de peine par les juges. Le verdict est attendu le 7 février prochain. Huit individus sont mis en cause pour ces actes de barbarie ou pour ne pas lui être venu en aide.
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