Suspecté car noir, nouveau scandale de racisme dans la police américaine
Près de cinq ans après le début du mouvement Black Lives Matters et de nombreux cas similaires, une nouvelle affaire de discrimination raciale envers les noirs impliquant des services de police éclabousse les Etats-Unis.
Un homme d'origine nigériane, Ike Iloputaife, s'est retrouvé suspecté dans une affaire de cambriolage en Californie. Pourtant, il n'avait eu comme comportement suspect que celui de promener ses chiens dans la rue, à San Diego. Mais sa couleur de peau a suffi pour que ce geste de la vie courante et les préjugés de civils comme de la police l'entraînent dans un engrenage de suspicion.
Le soir de cette promenade, en mai dernier, il a en effet été "repéré" par une habitante du quartier, inquiète de la présence de cet "étranger". Elle a donc décidé de le prendre en photo.
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Peu après, un cambriolage a été perpétré dans le quartier. La voisine a alors jugé bon d'envoyer son cliché à la police. L'acte démontre déjà des préjugés au sein de la population, mais plus inquiétant encore, il n'a pas fallu d'autres éléments aux forces de l'ordre pour considérer Ike Iloputaife comme suspect et même le présenter comme une personne "digne d'intérêt" dans un communiqué de presse.
De retour de vacances, l'homme a donc découvert qu'il était devenu suspect dans une affaire de cambriolage. Heureusement, il a rapidement pu démontrer son innocence et la police locale s'est excusée.
"Dans la tête de (la voisine), je suis devenu une personne suspecte à cause de la couleur de ma peau", a-t-il déploré sur l’application Nextdoor. Et d'ajouter "Appeler la police à propos d’une personne noire dans cet environnement politique et culturel explosif peut la mettre en danger".
Depuis plusieurs années en effet, les Etats-Unis connaissent des cas de personnes noires abattues par la police alors qu'elles ne menaçaient personnes.
Voir: Funérailles sous tension en Californie après la mort d'un Noir tué par la police
Fin mars, Stephon Clarkn un jeune Noir-Américain, a été abattu de huit balles par les policiers qui le poursuivaient. Ils ont dit avoir confondu son téléphone avec une arme. L'enquête a révélé que la plupart des impacts de balles se trouvaient sur son flan ou son dos.
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