Toutes les 30 minutes, un soignant se fait agresser dans les hôpitaux français
Le chiffre fait froid dans le dos et donne une indication de la "crise sécuritaire" que traverse l’hôpital français. Selon un rapport pour l’année 2014 de l’Observatoire national des violences en santé (ONVS), un organisme dépendant du ministère des Affaires sociales et de la Santé, il y a un acte de violence contre un soignant toutes les 30 minutes dans les hôpitaux français.
Agression physique, injures, menaces, voire parfois des violences avec armes, pas moins de 14.502 signalements ont été rapportés. Et le détail statistique, minutieusement analysé par l’ONVS, dessine la réalité d’un environnement professionnel de plus en plus dangereux. Si, sans grande surprise, c’est la psychiatrie le service le plus touché (21% des cas signalés), les urgences(15%), la médecine générale (9%) et, plus étonnant a priori, la gériatrie (9%) sont les autres spécialités "à risques".
Les membres du personnel médical, à commencer par les infirmières, sont – et de très loin – les principales victimes (85%), bien loin devant les autres patients (9%), sans même parler… des agents de sécurité (3%).
Là encore, sans surprise, ce sont les patients (70%) qui représentent le principal contingent des agresseurs, devant les accompagnants (20%). 4% des actes sont perpétrés par les soignants eux-mêmes. Le délai de prise en charge, la nature de la prise en charge, ou l’alcoolisme d’un patient sont le plus souvent les éléments déclencheurs des agressions.
L’année 2014 a marqué un tournant, les agressions ont en effet bondi de 17% par rapport à l’année dernière. Pas sûr d'ailleurs que l'année 2015 ait marqué une amélioration, bien que le détail officiel des chiffres ne soit pas connu. Le rapport souligne aussi de très fortes disparités selon les territoires qui ne peuvent pas être expliquées seulement par les différences démographiques ou de couverture médicale: l’Ile-de-France à elle seule regroupe la moitié des cas, alors qu’à l’autre bout de l’échelle, la Guadeloupe ne recense qu’une seule agression.
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