"Traitements inhumains" en psychiatrie, le CHU de Saint-Etienne répond
Le CHU de Saint-Etienne a réagi au rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), dévoilé mercredi 28, et qui faisait état de "conditions de vie de certaines personnes hospitalisées" qui constituent "un traitement inhumain ou dégradant au sens de l’article 3 de la convention européenne des droits de l’homme".
Le rapport évoquait notamment des délais d'attente allant parfois jusqu'à sept jours, des patients relégués sur des brancards dans les couloirs des urgences, ou le recours abusif à la contention et l'isolement.
La direction du CHU a réagi ce jeudi 1er mars par voie de communiqué. Elle affirme avoir, depuis cette visite qui a eu lieu début janvier, "déjà adopté un plan d’actions et mis en place des mesures pour répondre aux recommandations du CGLPL".
Elle met également en avant le nombre de personnes que la structure doit accueillir: "le recours au pôle de psychiatrie du CHU s’est fortement accru ces dernières années: le nombre de patients pris en charge a ainsi augmenté de 30% entre 2012 et 2016, conséquence en partie du faible nombre de psychiatres libéraux sur le territoire". Le service qui compte 228 places de jour doit ainsi accueillir chaque année 3.700 patients psychiatrique rien que via les urgences.
Le CGLPL avait également dénoncé le recours trop systématique au placement sous contention des patients alors qu'il ne doit être utilisé qu'en "derniers recours" pour "prévenir un dommage imminent ou immédiat pour le patient ou autrui, pour une durée limitée et sur décision d’un psychiatre".
"La gouvernance du CHU et les équipes de psychiatrie se sont réunies pour améliorer les pratiques de contention. (...) Un rappel strict des bonnes pratiques a été fait", précise la direction. Elle souligne également que si les situations décrites dans le rapport sont sévèrement dénoncées, le CGLPL n'a pas remis en cause et a même souligné "le professionnalisme et le sérieux" de ses équipes. Elle évoque également plusieurs chantiers en cours pour l'amélioration de la prise en charge des patients.
Jugeant que "ces pratiques illégales doivent cesser immédiatement", le CGLPL a remis son rapport au ministère de la Santé, seul à pouvoir prendre des mesures contre une structure hospitalière.
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