Un club de football licencie son capitaine proche des néonazis
Le club allemand de troisième division, le Chemnitzer FC, s'est séparé lundi 5 de son capitaine Daniel Frahn après avoir accusé le joueur de "manifester ouvertement" sa sympathie pour les groupes néonazis gravitant autour du club.
Le joueur avait multiplié les gestes de sympathie à l'égard de groupes néonazis. Le club allemand de troisième division, le Chemnitzer FC, a annoncé avoir licencié son capitaine et attaquant vedette Daniel Frahn. Il avait déjà été épinglé pour ses sympathies avec les milieux de l'extrême droite radicale allemande au printemps dernier.
Lors de la dernière rencontre disputé par le club de Chemnitz (Saxe) Daniel Frahn, blessé, avait décidé de prendre place en tribune aux côtés des supporter du groupe "Kaotic Chemnitz" plutôt que dans la tribune officielle. Ce groupe de hooligans racistes et violents a été créé récemment après la dissolution d'un autre groupe de supporters d'ultra-droite, les NS Boys ("NS" pour "national-socialiste"), en avril dernier.
Daniel Frahn avait déjà été condamné à une amende par le club en mars de cette année après avoir rendu hommage à un hooligan d'extrême droite, Thomas Haller, en brandissant un t-shirt noir portant le slogan: "Soutenez vos hools (pour "hooligans", NDLR) locaux". "Par ce geste, je voulais réaliser le souhait de nos fans de commémorer le défunt", avait-il déclaré.
At some point, Chemnitz striker Daniel Frahn scores. He celebrates by holding a shirt worn by far-right extremists across Germany: “Support your local hools!”
— Felix Tamsut (@ftamsut) March 11, 2019
8/17 pic.twitter.com/tWi00SbFIt
Thomas Haller était le cofondateur dans les années 90 du groupe d'extrême droite "HooNaRa" (pour "Hooligans, nazis, racistes"). Le groupe avait officiellement cessé ses activités en 2007, mais il existait toujours en tant que collectif informel d'environ 30 personnes. Le leader néo-nazi, également supporter du Chemnitzer FC, avait succombé à un cancer en mars de cette année. Des hommages lui avaient été rendus par de nombreux groupes extrémistes allemands, comme les islamophobes radicaux de Pegida.
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Daniel Frahn avait été sanctionné par son club et avait présenté ses excuses qu'il ne "savait pas que ce t-shirt était si répandu sur la scène nazie". Le club avait alors passé l'éponge mais son comportement au dernier match a convaincu les dirigeants que les excuses présentées par leur capitaine étaient "une farce" selon le communiqué.
"Il ne pouvait pas et ne voulait pas assumer la responsabilité de joueur et capitaine d'un club de football, qui demande plus que de marquer des buts ou d'être applaudi par la foule: ça demande un bon comportement", a réagi Romy Polster, le vice-président du conseil d'administration de Chemnitzer.
La ville de Chemnitz a été le théâtre de violences d'extrême droite en 2018, au cours desquelles des néo-nazis ont attaqué les migrants ou des personnes présentées comme tels après le meurtre d'un homme de la région par des migrants. Le Chemnitzer FC avait alors annoncé par communiqué que le club allait désormais s'ériger comme "un rempart contre l'extrême droite". La décision de licencier Daniel Frahn s'inscrit donc dans cette politique.
Voir:
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