Un gendarme infiltré, faux tueur à gages, piège deux sexagénaires
Serge et André, deux sexagénaires de l'Essonne, ont voulu faire appel aux services d'un tueur à gages pour s'en prendre à un tiers, Gérard. Mais, pas de chance pour eux, le tueur à gages était un gendarme infiltré.
Les deux hommes, interpellés en octobre, n'ont rien d'un profil criminel. Ils sont réputés être de bons pères de famille et leur casier judiciaire est vierge. Les deux hommes reprochaient à Gérard d'avoir pris la femme et les biens de l'un et d'avoir lésé l'autre dans une histoire de cession d'entreprise.
Pour se venger, ils font d'abord appel aux services d'un premier homme pour régler son compte à leur rival. L'affaire n'est pas conclue, et sans doute l'homme les dénonce à la police. La section de recherche de la gendarmerie de Paris, alertée, envoye alors un de ses hommes, infiltré, sous le pseudo de Gino. Le contrat est signé: Gino touchera 3.000 euros s'il passe à tabac la victime, en lui cassant les jambes pour qu'il ne puisse plus marcher.
Les gendarmes passent alors à l'offensive. Et la scène est digne d'un polar: une équipe se rend chez Gérard avec sa participation et maquille l'habitation en véritable scène de crime. "Je leur donne un jean, une paire de basket, une paire de chaussette. La maquilleuse me fait une fausse tête au carré, avec œil au beurre noir, tout ce qu'il faut sur le visage. Ils mettent les jambes dans mon jean, ils mettent les baskets, dessus ils mettent du faux sang. Ensuite, ils me prennent en photo pour montrer que j'avais les jambes complètement pliées en deux, donc cassées et que ce serait difficile de les remettre en place", a raconté Gérard sur Europe-1.
Serge et André, satisfaits de la "prestation", payent alors sur un parking celui qu'ils croient être leur complice. Ils seront arrêtés dans les heures suivantes. Ils risquent jusqu'à 10 ans de prison.
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