Une fausse victime du Bataclan jugée pour escroquerie
Cédric R. avait fait le tour des médias après le 13 novembre 2015, racontant comment il avait vécu l'attentat du Bataclan. Sauf qu'il n'y était pas. Il devrait en revanche se rendre ce vendredi 1er décembre au tribunal correctionnel de Versailles pour répondre de tentative d'escroquerie.
L'ambulancier et sapeur-pompier de 27 ans a en effet essayé d'obtenir 30.000 euros auprès du Fonds de garantie permettant l'indemnisation des victimes. Un cas qui n'est pas isolé mais qui dénote par l'application dont a fait preuve le jeune homme pour "devenir" une victime du Bataclan.
Avant même l'assaut de la BRI et du Raid dans la salle de concert, il s'était précipité sur place depuis son domicile des Yvelines et avait rejoint les personnes retranchées dans les bars. Cédric R. s'était par la suite fait connaître en livrant à l'AFP un récit particulièrement émouvant.
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Il y évoquait une femme enceinte qui avait pris une balle à sa place (l'une des incohérences qui éveilleront les soupçons), "la voix de merde du répondeur d'attente des flics qui tourne en boucle dans ma tête", l'homme dont-il "a vu l'âme partir" et celui qu'il a prétendu avoir aidé.
Il ira jusqu'à se faire tatouer une Marianne pleurant du sang devant le Bataclan. "C'est gravé en moi maintenant", expliquait -il. Il se rapprochera de l'association de victimes Life for Paris, participant à des "apéros thérapeutiques", avant de se voir prier de partir, son récit ayant éveillé les soupçons.
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L'homme quittera par la suite la métropole pour Nouméa, dont-il est revenu en octobre et a alors été arrêté.
Menteur motivé par l'appât du gain ou mythomane convaincu par ses propres affabulations, Cédric R. risque quoi qu'il en soit jusqu'à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende. Dans plusieurs cas similaires, la justice a déjà prononcé des peines de prison ferme.
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