Vague de froid : l'approvisionnement électrique à risque en France

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 janvier 2017 - 18:18
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Des câbles électriques.
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©Frank Perry/AFP
La semaine prochaine, les températures pourraient être entre 5,8 et 8,8 degrés inférieures aux normales saisonnières.
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Attendue la semaine prochaine en France, la vague de froid devrait pousser les Français à augmenter leur consommation de courant, au risque de compromettre l'approvisionnement national en électricité. Car plusieurs réacteurs nucléaires seront à l'arrêt.

La vague de froid attendue la semaine prochaine en France pourrait pousser les Français à augmenter leur consommation de courant, au risque de compromettre l'approvisionnement national en électricité, plusieurs réacteurs nucléaires étant à l'arrêt.

>La France va-t-elle battre un record de consommation de courant?

Les Français ont massivement recours au chauffage électrique. En hiver, lors d'une vague de froid, le chauffage "peut représenter jusqu'à 40% de la consommation électrique en début de soirée", selon l'Ademe. La semaine prochaine, les températures pourraient être entre 5,8 et 8,8 degrés inférieures aux normales saisonnières, selon les prévisions actualisées vendredi par le gestionnaire du réseau de transport RTE, mais encore ajustables dans les jours qui viennent. En conséquence, il anticipe une pointe de consommation à 93,4 gigawatts (GW) mardi 17 janvier et de plus de 100 GW jeudi 19 et vendredi 20, pas très loin du record historique de février 2012 (102,1 GW).

>Pourquoi cela peut-il créer une tension sur le réseau?

En théorie, la France dispose d'un parc de production électrique de plus de 129 GW, dont plus de la moitié est composé de ses 58 réacteurs nucléaires. Mais tous les moyens de production ne seront pas disponibles la semaine prochaine. Au moins cinq réacteurs nucléaires, représentant environ 5,5 GW, seront à l'arrêt, soit en raison de contrôles demandés par l'ASN, soit d'arrêts de longue durée pour d'autres raisons.

Deux autres réacteurs auraient dû être arrêtés pour effectuer ces mêmes contrôles, mais face au froid annoncé, l'ASN vient d'autoriser EDF à reporter de deux semaines l'arrêt de l'un des deux (Tricastin 2) et étudie la demande de report du deuxième (Civaux 1). À cela s'ajoutent des niveaux d'eau historiquement bas dans les barrages hydroélectriques et une production solaire et éolienne encore insuffisante pour prendre le relais.

Par ailleurs, la France a fermé environ 1.200 MW de capacités de production thermique (charbon, fioul, gaz), utilisées habituellement en période de pointe. Craignant les conséquences de cette situation tendue, RTE a, dès novembre, placé cet hiver 2017 sous le signe d'une "forte vigilance".

>Quels sont les moyens pour compenser une trop faible production nationale?

Lorsque sa production est inférieure à la demande nationale, la France peut faire appel à ses voisins, via les interconnexions électriques. Depuis l'an dernier, les capacités maximales d'importation ont été augmentées de 30% à 12,2 GW, mais tout ne sera pas disponible. La quantité de courant que la France pourra importer dépendra du courant produit ailleurs, notamment en Allemagne, où le froid sévira aussi la semaine prochaine.

Les consommateurs seront également mis à contribution. Certains industriels et particuliers qui ont signé des "contrats d'effacement" pourront interrompre leur consommation pendant de brefs moments pour soulager le réseau. RTE et plusieurs fournisseurs d'électricité ont aussi mis en place des systèmes d'alerte pour demander aux Français de réduire leur consommation en période de pointe. Le ministère de l'Énergie a réuni les opérateurs vendredi matin pour coordonner une action d'information à destination des ménages.

>Que se passera-t-il en cas de risque trop important?

Si la situation devient trop critique, RTE a prévenu en novembre qu'il pourrait être amené à prendre des mesures "exceptionnelles". Dans un premier temps, 21 sites industriels volontaires pourraient être appelés à arrêter leur activité, le temps de passer un pic de consommation, en échange d'une rémunération (jusqu'à 70.000 euros le mégawatt interruptible). Ils représentent une capacité d'environ 1,5 GW.

Si cela ne suffit pas, RTE pourra réduire la tension sur le réseau sans interrompre l'alimentation en électricité, ce qui réduirait la consommation de l'Hexagone de l'équivalent de celle du Grand Paris. Mais des coupures momentanées ne sont pas totalement écartées en dernier recours. Il s'agirait de coupures programmées et annoncées à l'avance, d'une durée maximum de 2 heures pour les foyers concernés.

 

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