Val-d’Oise : deuxième nuit de violences, 9 personnes interpellées

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 juillet 2016 - 12:31
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Neuf personnes ont été interpellées dans la nuit de mercredi à ce jeudi dans le Val-d’Oise.
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Dans la nuit de mercredi à ce jeudi, des violences ont à nouveau éclaté dans le Val-d’Oise après la mort d'un homme de 24 ans lors de son interpellation, qualifiée de "bavure" par ses proches. Au total, neuf personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue pour des faits "d'attroupements armés, incendies volontaires et jets d'objets incendiaires sur les forces de l'ordre".

Des violences ont éclaté pour la deuxième nuit consécutive de mercredi à ce jeudi 21 dans le Val-d'Oise, après la mort d'un homme de 24 ans lors de son interpellation, qualifiée de "bavure" par ses proches. A 4h30 jeudi, la situation était "calme", a déclaré à l'AFP, le directeur de cabinet du préfet du Val-d'Oise, Jean-Simon Mérandat.

Au cours de la nuit, neuf personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue pour des faits "d'attroupements armés, incendies volontaires et jets d'objets incendiaires sur les forces de l'ordre", a indiqué M. Mérandat. 15 véhicules ont été incendiés et 35 feux sur la voix publique ont été recensés, ainsi que deux tentatives d'incendie, contre la mairie et une école maternelle de Beaumont-sur-Oise, a-t-il précisé. La situation a été "tendue de 22h30 à 4h30, mais maîtrisée grâce au robuste dispositif mis en place", a-t-il ajouté. Les violences impliquant 200 personnes selon M. Mérandat se sont produites sur les communes voisines de Beaumont-sur-Oise, Persan et Bruyères-sur-Oise, où 180 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés.

Des échauffourées impliquant une centaine de personnes avaient déjà éclaté la veille, lorsque s'est diffusée la nouvelle de la mort d'Adama, 24 ans, lors de son interpellation par les gendarmes mardi après-midi. Le jeune homme a dans un premier temps été présenté comme étant suspecté dans une affaire d'extorsion de fonds. Mais, selon une source proche de l'enquête, Adama se serait en fait interposé lors de l'interpellation de son frère, le véritable suspect recherché dans cette affaire, avant d'être lui-même interpellé. Selon le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier, Adama "a fait un malaise pendant le trajet dans le véhicule" vers la gendarmerie. "Immédiatement alertés", les pompiers sont intervenus pour lui porter secours, mais n'ont pas pu le ranimer.

Les violences qui avaient suivi l'annonce de sa mort mardi, avaient fait cinq blessés légers chez les gendarmes. Les forces de l'ordre avaient également essuyé des "tirs d'armes à plomb", selon une source proche des autorités. Neuf véhicules, dont deux de la police municipale, avaient été incendiés, et quatre bâtiments publics dégradés, selon la porte-parole de la gendarmerie nationale Karine Lejeune. Une personne avait été interpellée, selon un représentant de la préfecture.

Mercredi, les jeunes du quartier Boyenval à Beaumont-sur-Oise, l'un de ceux où ont eu lieu les échauffourées dans la nuit de mardi à mercredi, parlaient de "bavure", réfutant la thèse d'un arrêt cardiaque. "Il était en pleine santé, c'était un grand sportif, un costaud", assure ainsi Sofiane, 30 ans, entouré d'autres jeunes des communes avoisinantes, certains les larmes aux yeux. "Adama est mort le jour de son anniversaire", lâche Sofiane. "On sait que ça va être camouflé", lance Ornel, 24 ans. "On aimerait bien que les gradés viennent nous voir. Si ça brûle pas y'aura rien, c'est le sentiment qu'on a". Dans l'après-midi, des jeunes du quartier se sont rendus à la mairie de Persan où devait être organisé un point presse avec le maire de la commune et Jean-Yves Latournerie, préfet du Val-d'Oise: "on veut voir le corps, qu'on nous explique", disaient-ils. Ils sont repartis sans explications, le point de presse ayant été annulé.

"Les circonstances n'étaient pas réunies pour ce dialogue-là", a estimé plus tard le préfet, alors que des jeunes qui avaient organisé un sit-in devant la gendarmerie de Persan venaient d'être évacués par les forces de l'ordre. "Je comprends la peine des proches", a-t-il ajouté, "ils ont droit à la vérité, il faut laisser le temps à la justice de l'établir". Une enquête conjointe de la section de recherches et de l'inspection générale de la gendarmerie est en cours.

"On va faire procéder à une autopsie pour avoir le maximum d'éléments d'information", a indiqué à l'AFP le procureur de Pontoise, précisant qu'une information judiciaire avait été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances du décès. Il a évoqué la "possibilité, pour des membres de la famille très proches", de voir le corps du jeune homme avant l'autopsie. Les résultats des analyses médico-légales devraient être connus jeudi en fin de journée. Une marche blanche aura lieu mercredi entre Persan et Beaumont-sur-Oise, selon le directeur de cabinet du préfet.

 

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