Vaucluse : explosions en série dans un centre de stockage de gaz

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Par AFP
Publié le 18 février 2017 - 04:28
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Des explosions en série ont été entendues après l'incendie d'un centre de stockage de gaz dans une zone isolée de Jonquières (Vaucluse) le 17 février 2017
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Aucune piste n'était privilégiée samedi en fin de journée après l'incendie d'un centre de stockage de bouteilles de gaz dans une zone isolée du Vaucluse qui a provoqué une série d'explosions spectaculaires dans la nuit de vendredi à samedi, sans faire de victime, a-t-on appris auprès du parquet.

"Au regard des premières investigations diligentées, rien ne permet de privilégier une hypothèse d'enquête au détriment d'une autre, qu'il s'agisse d'un accident industriel ou d'un acte malveillant", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Carpentras, Pierre Gagnoud.

"Les constatations à mettre en oeuvre sont d'une ampleur particulière et vont vraisemblablement durer plusieurs jours", a ajouté le procureur.

Il a précisé que le relevé d'indices avait été confié au laboratoire interrégional de police scientifique de Marseille, ainsi qu'aux techniciens en investigation criminelle du Vaucluse. L'enquête a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Marseille, appuyée par les militaires d'Orange et de Châteauneuf-du-Pape.

"Les bouteilles de gaz pleuvaient sur le jardin, on avait l'impression que des obus tombaient sur nous. Nos enfants sont traumatisés", a raconté samedi matin à l'AFP Virginie Grangeon, 40 ans, qui vit avec son mari et ses deux enfants à 50 mètres du site à Jonquières, à une trentaine de km au nord d'Avignon.

"Quand on a entendu la première explosion, on est sortis, on a vu que ça venait de l'entrepôt de gaz. Le temps qu'on réveille les enfants et qu'on se prépare à partir, on n'avait plus d'électricité et on était cernés par les flammes."

Peu après 22H00 vendredi, et pendant plus d'une heure, des explosions en série ont été entendues aux alentours.

"Les pompiers nous ont appelés pour nous dire de rester chez nous", poursuit Mme Grangeon. "Après les explosions, on nous a demandé d'évacuer et on s'est retrouvés au gymnase avec les voisins. On a toujours dit que c'était dangereux cet entrepôt de gaz proche des maisons, maintenant on en a la preuve".

"Il n'y avait plus de lumière, plus de réseau (téléphonique), on a vu le feu avec une grosse fumée noire et les bouteilles de gaz qui montaient en l'air et explosaient", a raconté samedi matin Norbert, un riverain de 58 ans. "Ça a commencé à pétarader, tout qui vibrait, comme dans un film à la télé avec des bombardements", a ajouté Yvon, 54 ans. "Des habitants étaient dans les rues avec des lampes de poche et des bougies" pour comprendre ce qu'il se passait.

- Des détritus à 600 m -

Quelque 40 tonnes de gaz ont explosé, à raison de 13 kg de gaz par bouteille, pour un total de plus de 3.000 bouteilles explosées, selon la gendarmerie.

"On a eu beaucoup de chance, ça aurait pu être dramatique", a estimé Bernard Gonzalez, préfet du Vaucluse, lors d'un point-presse. La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dréal) va vérifier "la situation administrative" de l'entrepôt, une installation classée pour l'environnement (ICPE) soumise à déclaration, a-t-il ajouté.

Le directeur logistique qui gère le site, Christian Le Naour, n'avait "aucune idée" de l'origine du sinistre. Les bonbonnes de gaz ne sont "pas un produit dangereux en soi", a-t-il souligné lors du point-presse.

"Nous ne savons pas si l'incendie provient de l'usine ou d'un poids lourd", ont indiqué les gendarmes, précisant que deux maisons avaient été gravement endommagées.

Dans la nuit, "la situation a été stabilisée vers 03H00", selon le sous-préfet de Carpentras Jean-François Moniotte.

Les spécialistes ont dû attendre le refroidissement du site et le lever du jour pour entamer leurs investigations. Le site et les alentours étaient jonchés de morceaux de bouteilles de gaz, dont certaines gonflées par la chaleur, mais n'ayant pas explosé. Les 12 riverains accueillis dans un gymnase ont pu réintégrer leur domicile samedi.

Selon un gendarme barrant l'accès, des détritus ont été relevés à 600 m de l'entrepôt.

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