Vidéo de viol présumé diffusée en ligne : la victime refuse de porter plainte
L'affaire pourrait être plus complexe qu'il n'y paraît. Alors que deux suspects sont en garde à vue pour avoir diffusé en ligne la vidéo du viol présumé d'une jeune femme de 19 ans, qui a été largement relayée sur les réseaux sociaux, la victime a été également identifiée. Retrouvée par les policiers dans l'appartement des individus soupçonnés de l'avoir agressé, elle les connaissait et refuserait de porter plainte, selon La Dépêche.
Retour sur les faits. Dimanche, une vidéo d'ébats circule sur Internet, sur Snapchat et Facebook notamment, et choque les internautes. On y voit deux jeunes hommes avoir une relation sexuelle très brutale avec une jeune femme quasi-inconsciente, visiblement alcoolisée ou droguée. Les images, un montage d'environ cinq minutes, sont accompagnées de commentaires écrits dégradants pour celle qui est présentée comme la victime d'un viol par France info, qui a dévoilé les faits lundi matin.
Alertées par les internautes, les autorités ouvrent immédiatement une enquête et les agresseurs sont rapidement identifiés. Quelques heures seulement après, lundi matin à 6h, des policiers se rendent au domicile de l'un des jeunes hommes. Dans le couloir de l'immeuble, ils croisent le deuxième protagoniste, qu'ils interpellent, suivi bientôt du second, dans l'appartement où a été filmée la vidéo. La victime est retrouvée sur place, sur le lit, "habillée, ivre et visiblement en état de choc", selon La Dépêche. Les deux suspects sont placés en garde à vue.
Une affaire rondement menée qui se complique toutefois. Après dégrisement, la jeune femme de 19 ans refuse de porter plainte "pour ne pas faire de tort à mon ami". Et ce alors qu'elle est incapable de se souvenir du déroulé de la soirée et, surtout, si elle était consentante. Les interpellés se bornent pour leur part à assurer qu'elle ne s'était pas opposée aux relations sexuelles pratiquées.
"La situation est complexe", a ainsi déclaré le procureur de la République Achille Kiriakides, "l'enquête déterminera ce qui s'est passé". "On est sur fond d'alcool", a insisté le directeur de la sûreté de Perpignan. "Il faut rester prudent", a ajouté le commissaire, précisant détenir des "éléments" permettant de dire que, si la diffusion des images est répréhensible, la relation sexuelle ne l'est pas forcément.
C'est dans ce contexte que les deux suspects doivent être présentés à un juge d'instruction ce mardi matin pour divulgation de documents à caractère pornographique sur internet. Le magistrat doit également décider si le viol est retenu puisque, les faits étant caractérisés, le ministère public pourrait décider de poursuites même en l'absence de plainte de la victime présumée.
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