Vidéo d'un enfant harcelé à l'école : de fausses accusations ?
Le petit Charlie, 7 ans, scolarisé dans une école privée catholique de l'Aisne, fait le buzz sur les réseaux sociaux depuis mardi 6 pour une bien triste raison.
Dans une vidéo, il explique vouloir mourir car il est épuisé à force d'être harcelé par un autre petit garçon. "Je veux rejoindre le Bon Dieu pour toujours. Et lui, qu’il arrête de me taper", explique-t-il en pleurs.
Les images ont fait le tour d'Internet et ont été partagées des milliers de fois sur les réseaux sociaux, notamment par des célébrités. L'affaire a eu un tel retentissement que la police s'en est saisie et a ouvert une enquête.
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Le prénom du harceleur présumé ainsi que l'établissement scolaire dans lequel les faits se seraient produits sont distinctement énoncés dans la vidéo par le petit Charlie.
Les enquêteurs n'ont donc eu aucun mal à identifier tous les protagonistes dans cette histoire. Et le tortionnaire présumé du petit garçon a été interrogé ce jeudi 8 qui, coïncidence voulue ou non par l'auteur de la vidéo, est aussi la journée nationale contre le harcèlement scolaire.
Les différents interrogatoires (le personnel encadrant de l'école a aussi été consulté) ont rapidement instillé le doute dans l'esprit des enquêteurs, qui n'ont pu confirmer qu'un seul incident survenu entre les deux enfants: à savoir une boule de neige mis dans le cartable de Charlie par l'autre enfant de 7 ans, qui a d'ailleurs été puni pour cela.
Selon une source judiciaire de BFM, les autres faits "ne sont pas caractéristiques du harcèlement".
L'enquête pourrait donc être classée sans suite. D'autres éléments posent question. Qui a filmé la vidéo? Il s'agirait vraisemblablement de la mère de Charlie qui, selon Le Parisien, assurait dans un premier temps ne pas en être à l'origine, mais a finalement reconnu dans L'Obs avoir pris cette option comme dernier recours.
Cette maman, âgée de 43 ans, a porté plainte le 21 octobre dernier pour dénoncer le harcèlement scolaire que subirait son fils de la part de ce petit garçon depuis septembre 2017.
Mais elle serait elle-même en conflit avec la famille de cet enfant et les enquêteurs n'excluent pas une vengeance personnelle de sa part grâce à cette vidéo. A noter qu'à aucun moment, que l'enquête finisse classée sans suite ou non, les policiers n'ont nié la souffrance et le mal-être de Charlie.
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