Villefranche-sur-Saône : une auto-école crée la polémique en annonçant une salle de code "réservée aux femmes"
C’est une polémique qui secoue la ville de Villefranche-sur-Saône (Rhône) que rapporte le journal Le Progrès dans son édition de jeudi 18 : une auto-école va prochainement ouvrir dans la ville, problème: elle annonce qu’une salle de code sera intégralement réservée aux femmes qui le souhaite.
La future gérante de l’auto-école Sarah Bakar a expliqué la démarche sur la page Facebook "Musulmans de Villefranche-sur-Saône" le 7 août dernier: "Pour les sœurs qui m’avaient demandé de les tenir au courant de l’ouverture de l’auto école sera le 22 inchallah. Avec Bien sûr comme promis une salle de code réservé (sic) aux femmes el hamdoulah!"
La gérante confirme ensuite dans le fil de discussion, répondant à un commentaire qui l’interpelle, que "les leçons de conduite seront effectuées par moi pour les femmes, et par un homme pour les hommes".
La polémique n’a pas tardé à enfler et le maire de Villefranche-sur-Saône Bernard Perrut (par ailleurs député LR de la 9e circonscription du Rhône) a rapidement fait savoir sa gêne, se déclarant "surpris et choqué d'apprendre par les réseaux sociaux qu'une auto-école qui va bientôt ouvrir dans sa ville, et porte le nom d'Auto-école de la mairie - puisqu'elle est située à proximité -, veuille accueillir de manière distincte les hommes et les femmes dans deux salles". Il a rappelé l’opposition de la commune "à tout accueil distinct des hommes et des femmes dans les équipements publics de la ville".
Villefranche réaffirme sa fermeté habituelle et son opposition à tout accueil distinct des hommes et femmes dans les lieux publics.
— Bernard PERRUT (@B_Perrut) 18 août 2016
Problème: cette indignation n’a pas empêché l’auto-école de recevoir l’autorisation nécessaire de la sous-préfecture pour débuter son exploitation, qui devrait donc commencer le 22 août. Interrogée par Le Figaro, la gérante se défend pourtant d’un quelconque communautarisme, affirmant seulement répondre à un souhait de sa clientèle: "Je ne m'attendais pas à de telles réactions. Je voulais plutôt rester discrète avant l'ouverture, mais je fais face à un déchaînement de haine (…) La salle principale sera ouverte à tout le monde. Seulement, elle ne peut accueillir qu'une quinzaine de personnes. J'ai donc décidé d'aménager une seconde salle derrière un mur porteur que je ne pouvais pas abattre. C'est dans celle-ci que certaines femmes pourront recevoir des cours. Je ne fais que répondre à la demande de beaucoup de jeunes filles de tous horizons et de toutes origines qui ne veulent pas être mélangées aux garçons, souvent un peu chahuteur à cet âge". Après l'affaire du "burkini" sur les plages, l'affaire pourrait bien ne pas en rester là à Villefranche-sur-Saône.
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