Viols, fuite, pressions ou "machination" : pourquoi Tariq Ramadan est-il toujours en détention provisoire ?

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 27 février 2018 - 21:14
Image
Tariq Ramadan à Abidjan le 27 août 2011
Crédits
© SIA KAMBOU / AFP/Archives
Tariq Ramadan, mis en examen pour viols, auraient été maintenu en détention provisoire notamment en raison d'une crainte qu'il agresse d'autres femmes.
© SIA KAMBOU / AFP/Archives
Selon un document consulté par RTL et révélé ce mardi, la décision de maintenir Tariq Ramadan en détention provisoire aurait notamment été motivée par le risque que l'islamologue commette d'autres viols. Les craintes d'une fuite à l'étranger ou de pressions sur les victimes ou témoins seraient également entrées en ligne de comptes. Les soutiens de Tariq Ramadan dénoncent un complot.

Les accusations de viols qui ont valu début février à Tariq Ramadan une mise en examen et sa mise sous écrou sont dénoncées par son entourage comme une "machination". Il s'offusque notamment du fait que l'islamologue controversé soit maintenu en détention provisoire.

Cette procédure n'est en effet possible que lorsque les juges craignent que laisser le suspect en liberté nuise au bon déroulement de l'enquête ou à la sécurité des personnes, et que le contrôle judiciaire ou le port d'un bracelet électronique leur apparaissent insuffisants.

Voir: Tariq Ramadan - mobilisation grandissante autour de son sort judiciaire

Selon RTL, Tariq Ramadan cumulerait pour la justice plusieurs critères de risques, dont la crainte qu'il commette d'autres viols d'ici un éventuel procès. La radio a pu consulté la décision de son maintien en détention, laquelle noterait qu'il est "à craindre que l'islamologue renouvelle les faits de viol s'il était remis en liberté, même placé sous contrôle judiciaire ou muni d'un bracelet électronique".

Cette conclusion serait notamment motivée par le fait que plusieurs victimes présumées auraient eu des déclarations concordantes quant au "comportement sexuel brutal" de Tariq Ramadan. L'article 144 du code de procédure pénale prévoit notamment que la détention provisoire peut être décidée pour "mettre fin à l'infraction ou prévenir son renouvellement".

Lire aussi: Tariq Ramadan - pourquoi son alibi le jour du viol est remis en cause

Elle sert également à "garantir le maintien de la personne mise en examen à la disposition de la justice". Or, les juges auraient également considéré qu'il existe un risque de fuite à l'étranger du mis en examen de nationalité suisse, pays qui n'est pas tenu d'extrader ses nationaux.

Enfin, la détention provisoire doit "empêcher une pression sur les témoins ou les victimes ainsi que sur leur famille". Et dans cette affaire "les deux partis civiles ont indiqué avoir état de menaces de la part de Tariq Ramadan", préciserait la décision.

Elle expliquerait également que le diagnostic concernant la sclérose en plaques dont Tariq Ramadan dit souffrir et qu'il avait invoquée pour être remis en liberté n'est pas "certain".

Une pétition pour obtenir la libération de Tariq Ramadan avait recueilli plus de 115.000 signatures ce mardi 27. La cagnotte censée l'aider à payer ses frais de justice plus de 107.000 euros.

La pétition en question dénonce notamment des "allégations infondées", "l’implication malveillante des médias" et avance l'existence de "preuves d'implications confidentielles de personnalités politiques et judiciaires de haut niveau".

Tariq Ramadan a été mis en examen pour viols le 2 février dernier. L'une des deux plaignantes, une femme de 40 ans qui a choisi le pseudonyme de "Christelle" et souffre d'un handicap physique, accuse l'universitaire de l'avoir violée et frappée lors de leur unique rencontre à Lyon en 2009.

La seconde plaignante, Henda Ayari, accuse, elle, Tariq Ramadan de l'avoir violée à Paris en 2012. Cette ancienne salafiste devenue militante féministe avait déjà raconté la scène dans son autobiographie en 2016, mais en désignant son agresseur présumé par un pseudonyme.

À LIRE AUSSI

Image
France-Soir
La justice décide de maintenir en détention Tariq Ramadan, poursuivi pour viols
L'islamologue Tariq Ramadan, mis en examen pour viols, reste en prison, la cour d'appel de Paris ayant rejeté jeudi son recours contre sa détention provisoire, a appri...
22 février 2018 - 19:41
Image
L'essayiste Caroline Fourest, le 5 octobre 2015 à Paris
Affaire Ramadan : accusée de collusion, Caroline Fourest porte plainte
L'essayiste Caroline Fourest, soupçonnée par la défense de Tariq Ramadan de collusion avec les deux femmes l'accusant de viol, va porter plainte pour dénonciation calo...
18 février 2018 - 15:18
Société
Image
France-Soir
Affaire Ramadan : la demande de saisine de l'Inspection générale de la Justice rejetée
Le ministère de la Justice a décidé de ne pas saisir l'Inspection générale de la justice (IGJ), après une demande en ce sens des avocats du théologien musulman Tariq R...
14 février 2018 - 16:44

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.