Zemmour "respecte les djihadistes prêts à mourir" : la justice saisie pour apologie du terrorisme

Ses propos ont outré certaines des familles des victimes des attentats du 13 novembre. Eric Zemmour a ainsi dit "respecter les djihadistes prêts à mourir pour ce en quoi ils croient", dans une interview au très droitier mensuel Causeur, dont il fait le Une du numéro de ce mois-ci paru jeudi 6. Des propos qui ont provoqué l'ire de Samia Maktouf, avocate de victimes des attentats, qui l'accuse de "glorifier l'acte criminel" et a saisi le procureur de Paris pour "apologie du terrorisme".

Au journaliste qui l'interrogeait sur des djihadistes de Daech qualifiés "d'esprits faibles", le polémiste décrié a rétorqué: "Quelle condescendance! Moi, je prends l'islam au sérieux, je ne le méprise pas! Je ne pense pas que les djihadistes soient des abrutis ou des fous". Puis d'ajouter, à la fois plus précis et plus inquiétant pour ce qui est du message à lire entre les lignes: "Je respecte les djihadistes prêts à mourir pour ce en quoi ils croient -ce dont nous ne sommes plus capables".

"L'histoire c'est ainsi, des innocents meurent. [...] Quand des gens agissent parce qu'ils pensent que leurs morts le leur demandent, il y a quelque chose de respectable. Et en même temps de criminel et de mauvais, c'est ainsi, les humains sont complexes. Donc combattons-les, mais arrêtons de les mépriser", ajoute, pour être tout à fait précis, le chroniqueur polémique.

Une forme de respect qui pourrait tout aussi bien être un appel à combattre -radicalement?- une religion de la part d'un Eric Zemmour qui ne cache pas une certaine forme d'inimitié pour l'islam, ou du moins pour sa pratique en France. Il a ainsi déjà été condamné en décembre dernier pour "appel à la haine" envers les musulmans.

Mais ce n'est pas cette partie de son propos qui a heurté. L'avocate Samia Maktouf y a ainsi plutôt vu une "apologie du terrorisme". Ce discours "devrait être retiré, sanctionné. Par ces propos, il glorifie l'acte criminel. Cela s'inscrit dans l'absence de respect des familles, et dans l'insulte de la mémoire des victimes", a-t-elle ainsi dénoncé sur BFMTV. L'avocat d'Eric Zemmour, Olivier Prado, a lui préféré dénoncer une erreur d'interprétation: "il voulait dire que les membres de l'Etat islamique ne sont pas des faibles d'esprit, c'est une organisation forte". Certes, mais quid des solutions que son client préconise à demi-mot?