Zone d'ombre : Lelandais, seul point commun dans les morts d'Arthur Noyer et Maëlys de Araujo
Les enquêtes sur la mort de Maëlys de Araujo et d'Arthur Noyer semblent avoir livré leur principal élément: dans les deux cas, le meurtrier s'appelle Nordahl Lelandais. Pourtant, les deux affaires conservent de nombreuses zones d'ombre quand à leur déroulé exact et il faudra du temps avant que l'on ne connaisse un jour la vérité de celui qui ne livre des éléments qu'au compte-gouttes.
Concernant la petite Maëlys tout d'abord, si l'ancien militaire a reconnu, après six mois de dénégations, avoir bien emmené la fillette dans la voiture et l'avoir frappée à mort avant de dissimuler son cadavre, le mobile du crime reste un mystère. Et les causes exactes de la mort ne sont pas certaines. Le suspect admet avoir donné une "gifle" violente dans le visage de l'enfant qui l'aurait fait sombrer dans l'inconscience. L'autopsie de la dépouille de l'enfant confirme la présence d'une fracture de la mâchoire. Mais d'autres fractures sur le crâne ante mortem montrent que la fillette n'a pas reçu qu'un seul choc. Nordahl Lelandais l'a-t-il longuement battu à mort? Et pour quel motif? Les analyses n'ont pas mis en évidence de violences sexuelles. Mais l'ancien militaire aurait abusé sexuellement d'une petite cousine une semaine avant de tuer Maëlys (il est d'ailleurs mis en examen dans cette affaire) et consultait sur son mobile des vidéos pédopornographiques. Un mobile sexuel avec une enfant qui résiste à une agression reste donc possible. Nordahl Lelandais se cantonne pour l'instant à la thèse d'une fillette qui panique et qui crie dans sa voiture –alors qu'elle voulait aller voir ses chiens à son domicile– et qu'il a frappée pour la réduire au silence.
Voir aussi: Les parents de Maëlys aux obsèques d'Arthur Noyer, victime de Nordahl Lelandais
Dans le cas d'Arthur Noyer, dont les obsèques ont lieu ce vendredi à Bourges, le mobile du meurtre reste là aussi un mystère, plus épais encore que dans le cas de Maëlys. Si Nordahl Lelandais a admis avoir pris en stop le militaire de 24 ans qui sortait, visiblement ivre, d'une soirée en boîte de nuit il n'admettra qu'en mars 2018 l'avoir tué. Mais là encore il évoque, à sa manière, un "accident". Les deux hommes se seraient battus (pour un motif qui n'est pas précisé) et Nordahl aurait frappé Arthur au visage ce qui aurait provoqué la chute mortelle du jeune caporal. De nouvelles analyses ont été faites avant la restitution du corps à la famille et l'obtention des résultats sera probablement le déclencheur de la prochaine convocation de Nordahl Lelandais devant les juges.
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