Alzheimer : les pesticides pourraient favoriser le dévelopement de la maladie

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France-Soir
Publié le 05 mars 2020 - 19:18
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Alzheimer scanner
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©Evan Vucci/AP/SIPA
Un scanner montrant le cerveau d'un patient atteint de la maladie d'Alzheimer
©Evan Vucci/AP/SIPA

Les pesticides favorisent-ils le développement de la maladie d’Alzheimer ? C’est ce que tend à démontrer une étude internationale coordonnée par des chercheurs français, dont les résultats ont été publiés en février dans la prestigieuse revue Environmental Health Perspectives.

Si la maladie d'Alzheimer est encore mal connue, on le sait, son origine associe à la fois des facteurs génétiques et environnementaux. Et, selon une étude internationale coordonnée par des chercheurs français, l'exposition chronique à des composants de pesticides pourrait bien favoriser le développement de la maladie chez les personnes prédisposées.

Des substances très utilisées en France
Ces travaux ont étudié l’impact d’un mélange, à très faible dose, de trois pesticides que l’on retrouve dans près de 50 produits phytosanitaires autorisés en France : le cyprodinil, le mépanypyrim et le pyriméthanil. Ces trois substances sont utilisées comme fongicides et permettent donc de lutter contre le développement des moisissures.

Les souris exposées présentaient une augmentation des marqueurs de la maladie d'Alzheimer
Après neuf mois d’exposition à ce cocktail de fongicides, les rongeurs présentaient une accumulation accrue de plaques amyloïdes, l’un des principaux marqueurs de la maladie d’Alzheimer, mais aussi une plus grande présence de dépôts vasculaires évocateurs de l’angiopathie amyloïde cérébrale. Cette maladie est connue pour provoquer des hémorragies cérébrales chez les personnes touchées par Alzheimer.

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Des doses bien inférieures aux doses journalières admissibles chez l'homme
Les résultats de l’étude peuvent apparaître particulièrement inquiétantes, puisque le niveau d’exposition était plusieurs centaines voire plusieurs milliers de fois inférieurs aux doses journalières admissibles (DJA), qui garantit théoriquement l’absence d’effets indésirables pour le consommateur.

Faut-il pour autant s’alarmer de ces résultats ? Il est trop tôt pour le dire et les chercheurs invitent à la prudence : en effet, les souris exposées étaient génétiquement modifiées pour avoir des prédispositions à la démence. En revanche, les souris sauvages sur lesquelles ont également été réalisés les tests (et qui ne présentaient pas de prédisposition à la démence) n’ont pas développé davantage de plaques amyloïdes, les fameux marqueurs d’Alzheimer.

Comme le temporise le neuroscientifique Erwan Bézard, interviewé par Le Monde, ces conclusions « ne mettent en évidence qu’un effet aggravant de signes préexistants ». Reste, précise-t-il, que cette étude s’inscrit bien « dans un contexte d’inquiétude sur les effets à long terme de certains produits phytosanitaires.

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