Amnésie : la lumière pourrait être bénéfique comme traitement pour réactiver les souvenirs
C'est un espoir pour des milliers de patients souffrant d'amnésie, une perte totale ou partielle de la mémoire. Aussi étonnant soit-il, une équipe de scientifiques américain a réussi à réactiver la mémoire chez des souris grâce des impulsions lumineuses. Grâce à ce nouvel éclairage dans la compréhension du mécanisme de l'amnésie, de nouveaux traitements pourraient peut-être bientôt voir le jour.
Cette avancée est d'autant plus importante que les chercheurs débattent depuis de nombreuses années sur le pourquoi du comment de cette pathologie. Alors que certains pensent que l’amnésie liée au stress et à des maladies types Alzheimer est due aux dommages irréversibles de cellules spécifiques, d’autres affirment que c’est l’accès aux souvenirs qui pose problème. Grâce à ces nouveaux travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, les partisans de la seconde théorie pourront désormais compter sur de nouveaux arguments.
Depuis longtemps, ces derniers soupçonnent l'existence dans le cerveau d'un réseau de neurones qui, lorsqu'il est activé pendant la formation d'un souvenir, entraînerait des changements physiques ou chimiques appelés engrammes. Ces derniers permettraient de sensibiliser les synapses qui sont les transmetteurs de message entre les neurones.
Pour valider leur théorie, les chercheurs ont injecté à un groupe de souris des protéines qui bloquent la formation des souvenirs. Puis, ce groupe a été placé dans une cage et a reçu des décharges électriques. Même après plusieurs décharges les souris n'ont pas réagi. Dans l'autre cage, les souris qui n'avaient pas reçu d'injections étaient apeurées, signe d'un souvenir de cette expérience traumatisante.
Pour aller encore plus loin, les chercheurs ont ensuite réactivé le processus de consolidation des synapses par des impulsions lumineuses chez les souris amnésiques. Résultat: elles ont recouvré totalement la mémoire. Placés dans une autre cage, elles étaient paralysées de peur.
Pour le Pr Susumi Tonegawa, principal auteur de l’étude et Prix Nobel de médecine en 1987, l'expérience montre que dans certaines formes d'amnésie la mémoire du passé n'a peut-être pas été effacée mais se trouve simplement "inaccessible". "Ces travaux fournissent un éclairage surprenant sur la nature de la mémoire et vont stimuler de futures recherches sur la biologie de la mémoire et de sa restauration clinique", a-t-il déclaré.
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