Antibiotiques : les bactéries de plus en plus résistantes
Les antibiotiques, c'est encore trop automatique. Et pas seulement en France. La surconsommation de ces traitements médicamenteux est mondialisée. Dans 30%, l'antibiotique s'avère pourtant inefficace. Mais les patients ont en tête qu'ils guériraient mieux et incitent souvent leur médecin à leur en prescrire.
Ce jeudi 1er février au matin, des médecins et associations de patients ont poussé un cri d'alarme contre la surconsommation des antibiotiques.
Cri d'alarme relayé par Le Parisien, qui explique que la santé de l'espèce humaine est mise en danger car à force de consommer des antibiotiques, les bactéries qu'ils sont sensés combattre développent une résistance. A tel point que même les infections les plus banales, comme une infection urinaire ou cutanée, deviennent difficile à soigner.
Voir aussi: en France, les antibiotiques, c'est encore trop automatique
"Si la résistance aux antibiotiques continue à progresser à ce niveau d’intensité, sans autre option de soin, il y aura bientôt des infections banales que l’on ne pourra plus soigner. C’est un problème majeur, faisant chaque année des morts. Des patients décèdent non pas de la gravité de leur maladie, mais de ne pas avoir le bon traitement", a déclaré le Pr Eric Senneville, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de Tourcoing (Nord), dans Le Parisien.
Pour ralentir ce fléau d'antibiorésistance, il faut "éduquer" les médecins et les patients, leur proposer des alternatives. D'où le besoin de faire progresser la recherche sur ce sujet.
Voir aussi: grave manque de nouveaux antibiotiques dans le monde
"La recherche doit s’amplifier. Il faut développer de nouvelles molécules antibiotiques plus ciblées. Mais surtout, parce que la voie antibio est selon moi épuisée, il faut innover en travaillant rapidement à d’autres produits antibactériens", a expliqué encore le Pr Senneville.
Le gouvernement a aussi un plan pour enrayer l'antibiorésistance et faire évoluer les mentalités sur la prescription quasi-automatique d'antibiotiques.
Une grande campagne de sensibilisation rythmera l'année 2019, un peu sur la même idée que "les antibiotiques, c'est pas automatique".
D'ici 2020, le ministère de la Santé entend réduire de 25% la consommation d'antibiotiques. Pour atteindre cet objectif, le Pr Christian Brun-Buisson, délégué ministériel à l'antibiorésistance, a évoqué trois axes principaux: favoriser la recherche, proposer des alternatives et développer de nouveaux moyens de diagnostic (pour déterminer plus rapidement sir l'infection est virale ou bactérienne).
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