ATTENTION boire un peu d'alcool n'aide pas à vivre plus longtemps
Depuis plusieurs semaines, les résultats d'une étude -menée par des chercheurs universitaires américains en Californie- laissent entendre que boire deux verres d'alcool par jour (de la bière ou du vin) aiderait à vivre plus longtemps. Au-delà de 90 ans.
Mais ces résultats en question ne sont évidemment pas à prendre au pied de la lettre. Car l'étude qui a permis de les établir souffre de sérieuses lacunes méthodologiques, et va à l'encontre de toutes les autres études scientifiques qui mettent en gardent contre les dangers de l'alcool et de ses abus.
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Déjà, il faut savoir que ces travaux, menés dans le cadre d'une étude destinée à suivre certaines catégories de population sur le long terme (la 90+ Study), ont été réalisés sur un échantillon de 1.700 personnes ayant déjà plus de 90 ans, et vivant de plus en maison de retraite.
D'ailleurs, Claudia Kawas, professeure à l'université de Californie et co-auteure de cette étude, a tenu à le rappeler lors d'une conférence à ce sujet fin février: "Gardez en tête que je commence à étudier les gens lorsqu’ils ont déjà atteint l’âge de 90 ans. Je pense qu’il est très probable que les individus qui avaient une consommation excessive d’alcool étant plus jeune n’atteignent quasiment jamais cet âge".
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D'autres facteurs ne sont pas pris en compte dans cette étude. Les pathologies des nonagénaires sondés n'ont ainsi pas été mises en perspective.
En effet, ceux qui ne buvaient pas du tout d'alcool ne le faisaient pas uniquement parce qu'ils ne voulaient pas ou n'aimaient pas ça, mais surtout parce qu'ils souffraient d'une maladie ou avaient des antécédents médicaux qui les en empêchaient.
Les données socio-économiques ont aussi mal été appréciées. Si les consommateurs réguliers (et modérés) d'alcool vont mieux par rapport à certains qui boivent moins ou pas du tout, c'est aussi grâce à leur mode de vie, à leur environnement, aux soins qu'ils reçoivent ou ont reçu au cours de leur vie.
Comme l'a souligné Le Monde, si les chercheurs ont pu faire une corrélation entre la consommation d'alcool des nonagénaires sondés et leur longévité, c'est parce qu'à l'origine les consommateurs réguliers allaient déjà mieux que les autres. Autrement dit, "ils boivent parce qu’ils peuvent boire".
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