Augmentation des cas de maladies respiratoires en Chine, l’OMS s’inquiète mais Pékin affirme n’avoir détecté “aucun pathogène nouveau ou inhabituel”

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France-Soir
Publié le 27 novembre 2023 - 10:29
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Maladies respiratoires Chine
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Martin Sanchez / Unsplash
La Chine rejette toujours les affirmations américaines selon lesquelles le virus du Covid s'est échappé du labo de Wuhan.
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SANTE - De quoi rappeler de mauvais souvenirs ... Quatre ans après la détection d’une “pneumonie de source inconnue”, qui s’est avérée être le COVID-19, la Chine a confirmé le 13 novembre dernier une hausse des cas de maladies respiratoires, dont des cas pédiatriques de pneumonie. Cette augmentation, détectée à la mi-octobre, a suscité l’inquiétude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a officiellement demandé le 22 novembre des informations détaillées à Pékin. La Chine a affirmé jeudi 23 novembre à l’OMS n'avoir détecté “aucun pathogène nouveau ou inhabituel” lié à la hausse des cas de maladies pulmonaires.

Lors d’une conférence de presse tenue le 13 novembre, la Commission chinoise de la santé a confirmé la hausse des maladies respiratoires dans le pays. Celle-ci a été justifiée par la levée des restrictions sanitaires liées au Covid et à la circulation d’agents pathogènes connus tels que la grippe, mycoplasma pneumoniae, le virus respiratoire syncytial (VRS) et le SARS-CoV-2, qui est responsable de la dernière pandémie. Pékin avait fait part de son intention de mettre en place “une surveillance accrue de la maladie dans les établissements de santé et les communautés, et renforcer les capacités du système de santé pour la prise en charge des patients”. 

Les données inquiètent l’OMS, Pékin rassure

Une semaine plus tard, la presse locale ainsi que le Programme de surveillance des maladies émergentes (ProMED), un programme international de veille épidémiologique, ont signalé des cas de pneumonie non diagnostiqués chez des enfants, cette fois-ci dans le nord de la Chine, notamment dans la capitale et à Liaoning. L’OMS explique ne pas avoir été en mesure de confirmer si ces cas pédiatriques étaient liés à la hausse générale des maladies respiratoires ou s’il s’agissait d’événements distincts.

Dans un communiqué de presse, l’agence onusienne a révélé qu’une augmentation des cas de syndrome grippal lui a déjà été signalée dès la mi-octobre dans les mêmes régions chinoises. Le nombre de cas était supérieur à celui enregistré à la même période durant les trois dernières années. Les données étudiées étaient suffisantes pour susciter de l’inquiétude chez l’OMS, qui a demandé des informations épidémiologiques et cliniques détaillées aux autorités chinoises.

Pékin n’a pas officiellement réagi. C’est encore l’OMS qui a dévoilé la tenue, jeudi 23 novembre, d’une visioconférence avec les autorités chinoises du Centre national de contrôle et de prévention des maladies de l’hôpital pour enfants de Pékin. “Les données demandées ont été fournies, indiquant une augmentation des hospitalisations d'enfants atteints de pneumonie due à mycoplasma pneumoniae depuis mai, et au VRS, à l'adénovirus et au virus de la grippe depuis octobre”, lit-on.

Dans le même communiqué, l’OMS admet que ces augmentations ne sont pas “inattendues compte tenu de la levée des restrictions liées au Covid-19, comme cela a été le cas dans d’autres pays”, ajoutant qu’aucun changement dans la présentation de la maladie, c’est-à-dire des symptômes inhabituels, n’a été signalé par les autorités sanitaires chinoises”.

La Chine a affirmé lors de sa visioconférence avec l’OMS qu’aucune détection d'agents pathogènes nouveaux ou inhabituels, ni des symptômes cliniques inhabituels, y compris à Pékin et au Liaoning, n’a été signalée. L’augmentation des maladies respiratoires est due, poursuit-on, à de “multiples agents pathogènes connus”. Le directeur adjoint et chef épidémiologiste du Centre de contrôle et de prévention des maladies de Pékin, Wang Quanyi, a d’ailleurs rappelé que la capitale chinoise, qui fait actuellement face à une vague de froid, “entre dans une saison à forte incidence de maladies respiratoires infectieuses”.

En outre, les capacités hospitalières ne sont pas dépassées par les cas confirmés.

Pékin a également confirmé les premières incidences détectées à la mi-octobre, affirmant avoir mis en place au même moment “une surveillance renforcée des patients ambulatoires et hospitaliers”.

Les mesures sanitaires anti-COVID reconduites

“Sur la base des informations disponibles, l'OMS recommande aux Chinois de suivre des mesures visant à réduire le risque de maladie respiratoire”, poursuit le communiqué. Il s’agit, comme lors de la pandémie de Covid-19, de la vaccination, de la distanciation, du confinement lorsque l’on est atteint, du dépistage et du port du masque.

L'organisation basée à Genève a plusieurs fois critiqué le manque de transparence des autorités chinoises lors des enquêtes sur les origines de la pandémie de Covid-19, dont les premiers cas avaient été repérés à Wuhan fin 2019. La question est à l’origine de tensions entre Pékin et de nombreux pays, particulièrement les États-Unis.

La Chine a toujours affirmé que le coronavirus est d’origine animale mais Washington soutient avec d’autres Etats que le Covid-19 est “probablement” causé par une “fuite accidentelle” d'un laboratoire de Wuhan. En février, le département de l'Énergie des États-Unis a annoncé qu’il considérait une fuite de laboratoire comme l’origine du Covid-19 “la plus probable”. En avril, c’est le Sénat qui, dans un rapport, a conclu après 18 mois d’enquête qu’une “défaillance de bio-confinement” pendant des recherches sur un vaccin contre le SRAS-CoV-2 est à l’origine d’un incident involontaire”.

Des théories vivement rejetées par la Chine. La controverse sur les origines de l’épidémie de Covid durera probablement de nombreuses années, au même titre que les coulisses des mesures sanitaires, à savoir la vaccination, le port du masque et le pass sanitaire…

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