Avortement et clause de conscience : le Dr. de Rochambeau fait polémique (vidéo)

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Victor Lefebvre
Publié le 12 septembre 2018 - 17:04
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Le docteur Bertrand de Rochambeau en février 2016
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© MIGUEL MEDINA / AFP/Archives
Le docteur Bertrand de Rochambeau a expliqué recourir à sa clause de conscience pour refuser de pratiquer des avortements.
© MIGUEL MEDINA / AFP/Archives
Le docteur Bertrand de Rochambeau président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof), a provoqué la polémique en affichant clairement son opinion sur l'avortement, affirmant que les médecins ne sont pas là pour "retirer des vies".

Le docteur Bertrand de Rochambeau parlait de sa conception personnelle de l'avortement au micro de Quotidien mais ses propos ont créé la polémique, d'autant plus que le médecin est aussi président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof).

Il a expliqué qu'il refusait de pratiquer des IVG, ce qui est son droit. Mais c'est surtout la suite des propos du représentant syndical qui a choqué. "Nous ne sommes pas là pour retirer des vies", a-t-il notamment déclaré, répondant par l'affirmative à la question de savoir si l'avortement est pour lui "un homicide".

"Moi, je fais un métier avec mes tripes. Je me lève à n’importe quelle heure. La nuit, je fais des opérations très difficiles, avec mes tripes. Et donc aux choses auxquelles je ne crois pas, je ne les fais plus", a argumenté le docteur de Rochambeau, rappelant que la loi l'autorise à avoir "son opinion".

De manière générale, le code de la santé publique permet aux médecins de refuser de prendre en charge un patient pour des raisons "personnelles ou professionnelles", sauf en cas d'urgence, dès lors que la continuité des soins est assurée. L'article L.2212-8 du code de la santé publique vient préciser dans le cas de l'avortement cette "clause de conscience": "Un médecin n'est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse mais il doit informer, sans délai, l'intéressée de son refus et lui communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention", prévoit-il.

Le Syngof avait déjà rappelé en août dernier son attachement à ce droit suite à la polémique autour d'une patiente qui n'avait pas pu avoir recours à une IVG dans un établissement de la Sarthe, les trois médecins présents invoquant la clause de conscience: "Si l’accès à l’avortement pour les femmes est un droit essentiel, incontesté et incontestable, la réalisation de l’avortement n’est pas un acte de soins ordinaire. A ce titre, il nécessite des médecins à qui la loi reconnait le droit d’avoir une liberté de conscience".

Voir: Schiappa annonce la reprise des IVG dans un hôpital de la Sarthe

Contacté par franceinfo, le syndicat a toute de même précisé que "Bertrand de Rochambeau s'est exprimé en son nom personnel et non au nom du Syngof. (...) Le Syngof ne remet nullement en cause l'IVG, nombre de gynécologues au sein du Syngof pratiquent les IVG." Ce syndicat revendique 1.600 adhérents à jour de cotisation, soit moins d'un quart des 6.748 gynécologues recensés en 2017 par l'Ordre des médecins.

"Il s'agit de prosélytisme anti-IVG, ce qui de la part du président du Syngof est scandaleux!", a protesté Christian Gaudray, président de l'Union des familles laïques (Ufal).

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