Cancer de la prostate : les vertus de la surveillance par rapport à la chirurgie
Le cancer de la prostate touche 55.000 hommes chaque année en France. Face à ce diagnostic, plusieurs choix s'offrent au patient. Mais une vaste étude britannique publiée mercredi 14 dans le New England Journal of Medicine relève que si toutes ont leurs avantages et leurs inconvénient, la simple surveillance vaut parfois mieux qu'une intervention ou un traitement lourd.
Il existe en effet trois traitements possibles du cancer de la prostate. Le plus radical est la chirurgie avec l'ablation de la prostate. Le deuxième est un traitement de la tumeur par radiothérapie avec hormonothérapie. Le dernier enfin est la surveillance active, qui consiste à contrôler régulièrement (tous les 3 mois la première année, puis tous les 6 à 12 mois ensuite) le taux d'antigène prostatique spécifique (PSA), sécrété par la prostate.
Toutefois, l'efficacité d'une méthode par rapport à l'autre sur la mortalité et les effets secondaires de chacune d'entre elles restent mal connus, ce qui ne facilite pas une bonne information du patient par le médecin au moment du choix du traitement.
L'étude britannique Protect a donc testé les trois méthodes répartis équitablement sur 1.643 patients avec un cancer de la prostate, le tout pendant 10 ans.
A l'issue de cette période, 17 patients étaient décédés: huit dans le groupe de surveillance active, cinq parmi ceux qui ont subi une opération et quatre au sein du groupe de radiothérapie. Des chiffres trop proches pour établir une réelle différence de taux de mortalité entre les traitements. Dans les trois cas, il est inférieur à 1%.
L'étude note toutefois que les traitements plus agressifs -chirurgie et radiothérapie- sont plus efficaces pour réduire la progression du cancer. Un point positif qui s'accompagne cependant d'effets secondaires plus nombreux, impuissance et incontinence urinaire notamment.
L'étude ne conclut pas pour autant que ces deux options ne doivent pas être proposées. D'autant plus que la moitié des patients qui choisissent la surveillance active devront finalement subir un de ces traitements si leur taux de PSA varie trop. En revanche, l'étude doit permettre une meilleure information des patients sur le taux de mortalité, les risques et les effets secondaires de chaque traitement.
Le cancer de la prostate est celui qui touche le plus les hommes en France, notamment ceux âgés de plus de 50 ans.
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