Cannabis : hausse des intoxications chez les jeunes enfants qui ingèrent accidentellement de la drogue
Les parents savent qu’il faut mettre hors de portée de la bouche de leurs enfants les produits ménagers toxiques ou les petits objets. Il faut rajouter –du moins pour ceux qui en sont consommateurs– le cannabis.
Le dernier Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 13 décembre tire la sonnette d’alarme sur un phénomène qui peut paraître étrange de prime abord: les admissions aux urgences liées au cannabis chez l’adulte et l’enfant entre 2009 et 2014. Une équipe de chercheurs s’est notamment intéressée à la question sur la région Paca.
Sur les services des urgences de 15 hôpitaux de la région, et presque trois millions d’admissions "avec diagnostic" en 2009 et 2014, les chercheurs ont recensé 1.182 cas liés au cannabis. Parmi eux quarante (3,3%) concernaient des enfants de moins de 2 ans, et neuf (0,8%) des enfants âgés de 2 à 8 ans, des consultations liées à l’ingestion accidentelle du produit.
Pour les scientifiques, le problème est donc réel car des spécificités existent chez les enfants. Dans trois quart des cas une hospitalisation est nécessaire, et dans 4,1% des cas, une admission en réanimation est nécessaire (contre seulement 0,2% chez les plus âgés). Surtout, la tendance est à la hausse: si les chercheurs se sont penchés sur la période 2009-2014, il y a eu un pic entre 2013 et 2014.
Les ingestions par des enfants du produits stupéfiants peut provoquer des symptômes trompeurs pour les médecins qui peuvent avoir du mal à soupçonner que leur jeune patient souffre d’ingestion du cannabis. Les chercheurs suggèrent donc de proposer "une information aux urgentistes et pédiatre (…) afin d’optimiser le repérage de ces intoxications, dont la présentation trompeuse donne souvent lieu à des explorations invasives (ponctions lombaires) ou irradiantes (scanner cérébral) évitables".
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