Cholestérol : les statines auraient été injustement diabolisées par les médecins
Médicaments anti-cholestérol largement utilisés ces trente dernières années pour prévenir les risques de maladies et d'incidents cardiovasculaires, les statines ont mauvaise presse depuis peu. Récemment, des spécialistes ont commencé à les accuser d'être à l'origine de troubles musculaires, d'AVC hémorragiques ou de diabète. Mais une étude anglaise parue vendredi 9 dans la revue médicale The Lancet, leur redonne leurs lettres de noblesse. D'après les chercheurs de l'Université d'Oxford, les médecins auraient tendance à sous-estimer l'impact bénéfiques des statines, exagérant au contraire leurs effets indésirables.
Le professeur Rory Collins et son équipe ont analysé les résultats de trente études réalisée sur les statines, portant sur un total de 140.000 patients suivis pendant cinq ans. Conclusion: les statines utilisées à titre préventif auraient permis de réduire le taux de mauvais cholestérol chez les patients, diminuant ainsi de 10% les troubles cardiovasculaires chez ceux ayant des antécédents cardiaques et de 5% chez ceux présentant seulement des facteurs de risques. Quant aux effets secondaires, ils étaient négligeables, ont relevé les chercheurs, assurant n'avoir aucun lien avec l'industrie pharmaceutique. "Nos travaux montrent que les effets bénéfiques des statines sont largement supérieurs aux effets négatifs constatés. Par ailleurs, les effets secondaires indésirables provoqués par les statines sont réversibles: un AVC ou un infarctus, lui, ne peut pas être annulé", explique ainsi le Pr. Rory Collins, selon qui les statines auraient donc été injustement diabolisées par la communauté scientifique. "Des allégations trompeuses concernant la sécurité et l'efficacité des traitements par statines ont un coût important pour la santé publique", alerte-t-il par ailleurs.
Car ces dernières années, la controverse sur la nocivité ou l'inefficacité des statines s'est rapidement développée. En 2013, le médecin pneumologue français Philippe Even a même publié un ouvrage dans lequel il estime que les statines sont prescrites inutilement dans neuf cas sur dix, poussant de nombreux patients à stopper leur traitement. Or, selon les chercheurs, ces arrêts pourrait entrainer entre 2.000 et 6.000 incidents cardiovasculaires au cours de la prochaine décennie.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.