Cœur artificiel Carmat : décès du deuxième patient greffé
Le deuxième patient ayant reçu un cœur artificiel est mort samedi 2 mai, a fait savoir lundi 4 la société Carmat, conceptrice de l'appareil. Une défaillance de la prothèse ayant été constatée, l'équipe chirurgicale a tenté d'implanter un nouveau cœur artificiel. Si la greffe en elle-même a réussi, le patient est décédé des complications qui ont suivi. Ce décès intervient alors qu'une troisième personne a subi l'opération le 8 avril dernier.
L'homme décédé samedi 2 avait été greffé le 5 août 2014 et aura donc survécu près de neuf mois. Début avril, il s'était confié au Journal du dimanche: " Je marche, je me lève et je me penche dix à quinze fois chaque jour, sans problème. (…) Pratiquement dès le jour où j'ai été opéré je me suis senti revivre. C'était assez formidable car j'ai senti tout de suite une clarté de réflexion plus nette. Tout reprenait vie", déclarait-il alors.
A l'issue de la troisième greffe Libération avait affirmé que la santé du deuxième greffé n'était pas aussi bonne que le laissait entendre la société Carmat et qu'il avait du être de nouveau hospitalisé. Si l'équipe médicale avait confirmé cette hospitalisation, elle avait affirmé qu'elle relevait du suivi normal du patient.
Le quotidien dénonçait également le secret qui entoure ces opérations et le suivi des patients. Un secret qui s'explique notamment par la cotation en bourse de la société Carmat. Le cours de son action peut donc fluctuer au grès des annonces de succès ou d'échec. Le premier patient, greffé le 18 décembre 2013 était décédé après trois mois.
Mais malgré ce deuxième décès sur trois opérations, le cœur Carmat reste une avancée de taille. Les bénéficiaires de ces greffes étaient atteints d'insuffisance cardiaque en phase terminale et leurs jours étaient comptés. Les critères de succès du cœur Carmat impliquent la survie du patient pendant 30 jours, délai qu'ont dépassé les deux patients décédés.
Une quatrième greffe devrait être réalisée sous peu afin de valider la première phase de l'essaie clinique du cœur Carmat. Il appartiendra ensuite à la Haute autorité de la santé d'autoriser ou non la poursuite des tests, sur une vingtaine de patient cette fois.
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