"Comportements qui sauvent" : l'impact des attentats sur la formation aux premiers secours

Auteur(s)
Victor Lefebvre
Publié le 14 septembre 2016 - 20:42
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Un exercice de premiers secours de la Protection civile.
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Après les attentats de Paris, le nombre de personnes souhaitant se former aux premier secours à nettement augmenté.
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Au lendemain des attentats de Paris, la formation aux "comportements qui sauvent", dont la campagne débute ce mercredi, a été érigée en Grande cause nationale. Les attentats ont en effet poussé de nombreux Français à s'intéresser aux premiers secours, et les formations à s'adapter. Un engouement qui devrait aussi profiter aux milliers de personnes victimes chaque années d'accidents de la vie courante.

L'opération est avant tout destinée à sauver les victimes d'accidents de la vie courante ou d'arrêts cardiaques. Mais impossible de ne pas voir le lien avec les attentats qu'a connus la France depuis janvier 2015. C'est au lendemain du 13 novembre que Manuel Valls a reçu les organismes qui forment les citoyens aux premier secours (sapeurs-pompiers, Protection civile et Croix-Rouge) et que le label Grande cause nationale a été décerné à la campagne "Adoptons les comportements qui sauvent", lancée ce mercredi 14.

Et cet intérêt n'est pas réservé au gouvernement: "Le 16 novembre, nous avons eu une hausse de 40% des intentions d'inscription aux formations en Ile-de France, de 10% sur l'ensemble de la France", rapporte à FranceSoir Christophe Talmet, du pôle de formation national de la Croix-Rouge.

Toutes ces intentions ne se sont pas concrétisées, et il faudra attendre les chiffres annuels de novembre 2016 pour être plus précis, mais avec environ 10.000 candidats en plus, l'intérêt des Français pour ces formations est clairement en hausse.

Le nombre dramatique de victimes du terrorisme (plus de 230 depuis janvier 2015) est pourtant bien plus faible que les quelque 20.000 victimes d'accidents de la vie et 40.000 d'arrêts cardiaques que connaît la France en un an. Mais l'impact psychologique et médiatique est bien sûr tout autre. "Les attentats ont souligné la nécessité de se former, de se préparer", confirme un responsable de la Protection civile, qui rappelle que les organisations demandaient "depuis longtemps" une telle reconnaissance à l'Etat.

Outre un nombre accru  de demandes de formations, celles-ci ont également évolué en tenant compte de cette menace et des victimes multiples qu'elle peut impliquer. Par exemple, le traitement des hémorragies a vu le retour de l'apprentissage du garrot -un temps remisé- car il permet d'arrêter une hémorragie sur un blessé lorsqu'un ou plusieurs autres requièrent également des soins.

"On n'a pas de certitude, mais on suppose que si plus de personnes avaient été formées, plus de personnes auraient pu être sauvées", lors des attentats de novembre, explique à FranceSoir Jérôme Perrin, président délégué de la Protection civile de Paris-centre.

La formation a également évolué chez les professionnels. Bien sûr déjà préparés à soigner des blessées par balles, explosions ou armes blanches, les sapeurs-pompiers ont reçu des formations complémentaires, là encore pour se préparer à gérer un grand nombre de blessés, confirme un officier.

Cet engouement pour la formation aux premiers secours due à des attaques terroristes pourra probablement permettre de sauver des vies dans une situation d'attentat, mais aussi dans des situations quotidiennes. Car comme le souligne Christophe Talmet, pour stopper une hémorragie "parce qu'on s'est blessé en coupant du roastbeef que parce qu'on a reçu une balle, le geste est le même".

 

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