Contre une épidémie de grippe "exceptionnelle", un vaccin plus efficace ?
L'épidémie de grippe pour l'hiver 2017-2018 est déjà qualifiée par le ministère de la Santé d'"exceptionelle par le nombre de cas". Toutefois, alors que le vaccin avait été assez peu efficace lors de la précédente épidémie, certains éléments laissent espérer qu'il ait un plus grand impact cette année.
"Sur la seule semaine du 25 au 31 décembre 2017, près de 12.000 passages aux urgences pour grippe ou syndrome grippal" ont été recensés alors que le pic épidémique n'a pas encore été atteint, précise le ministère.
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Or, l'une des clés pour limiter le nombre de malades est la nature du virus qui conditionne l'efficacité du vaccin. La grippe peut être causée par des virus de type A comme le H1N1, le H3N2 ou d'autres non sous-typés, mais aussi par des virus de type B baptisés Yamagata ou Victoria et parfois "sans lignage".
Les vaccins sont préparés à l'avance sur la base de prévisions quant au virus qui risque d'être le plus virulent. Mais la prédominance d'un virus ou sa mutation peuvent rendre la vaccination inefficace contre celui-ci.
C'est ce qui s'était passé lors de l'épidémie 2016-2017. La souche de type A H3N2 dominante en 2016 avait muté et la tentative pour adapter le vaccin s'était révélée plutôt infructueuse. Déjà les chercheurs avait mis en garde contre une situation qui pourrait se reproduire cet hiver.
Voir: Épidémie de grippe: le vaccin sera-t-il efficace cet hiver?
L'Australie en a déjà fait les frais. L'épidémie se déroulant quelques mois auparavant dans l'hémisphère sud et le vaccin y étant le même, ces chiffres offrent un certain éclairage. Le virus H3N2 y a muté et plus de 200.000 personnes sont tombées malades, quatre fois plus qu'en 2009.
Le vaccin serait donc cette année une nouvelle fois peu efficace contre le H3N2. Mais par chance, en France, c'est le virus H1N1 qui est pour l'instant le plus répandu. Lors de la dernière semaine de 2017, il concernait 57% des patients tandis que le H3N2 n'avait contaminé que 10% d'entre eux.
"Ce virus est exactement le même que celui contre lequel protège le vaccin. On s’attend donc à une efficacité vaccinale pouvant atteindre 60 à 70 %" en France, a expliqué au Figaro le Professeur Bruno Lina, responsable du Centre national de référence des virus respiratoires à Lyon.
Les virus de type B, également réputés mieux combattus par le vaccin, représentaient de leur côté 23% des cas fin décembre.
Il convient toutefois de rester prudent, ces tendances pouvant évoluer au cours de l'épidémie. Mais les spécialistes rappellent que même avec une efficacité limité, le vaccin reste la meilleure protection contre la grippe.
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