Coronavirus : les informations rassurantes et celles qui effraient autour du Covid-19
La psychose autour du coronavirus gagne du terrain à mesure que le nombre de victimes augmente et que les foyers d’infection se rapprochent de la France. Entre peur légitime de l’inconnu et hypothèses plus ou moins rassurantes, dans quelle mesure faut-il s’inquiéter? Éléments de réponse.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, 81 191 cas de coronavirus ont été confirmés, dont 78 000 en Chine, 322 en Italie et 14 en France. Ce sont en tout cas les chiffres rapportés par l’université Johns Hopkins qui s’appuie notamment sur les données de l’OMS*.
Un taux de mortalité dix fois plus élevé que pour la grippe saisonnière
Le nombre de morts s’élève à 2 768 (dont un Français de 60 ans décédé dans la nuit de mardi à mercredi), soit un taux de mortalité de 3,41%. C’est beaucoup plus que la grippe saisonnière qui tue, chaque année, 0,2% des personnes infectées, essentiellement de manière indirecte : ils s'agit en effet le plus souvent de personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques qui développent des pathologies respiratoires du fait de l'affaiblissement lié à la grippe.
Une contagion bien plus virulente également
Autre chiffre susceptible d’entretenir les craintes: le «taux de reproduction de base» du Covid-19. Les spécialistes semblent en effet s’accorder sur le fait que chaque malade du coronavirus pourrait infecter entre 2 et 3 personnes, contre 1,3 pour la grippe saisonnière par exemple.
Mais un nombre de cas asymptomatiques sans doute très important
Cependant, le taux de mortalité de coronivarus pourrait être revu à la baisse : en effet, l’existence de formes faiblement symptomatiques pourrait être avérée et de nombreux cas d’infection pourraient donc passer inaperçue.
Cette version asymptomatique du virus pourrait même concerner l’essentiel des personnes contaminées. C’est en tout cas l’hypothèse émise par l’équipe de l’Inserm emmenée par la chercheuse Vittoria Collizza, qui estime que «six cas importés sur dix en moyenne peuvent ne pas avoir été détectés». C'est aussi la théorie de Marc Lipsitch, professeur à Harvard et épidémiologiste spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses qui avance parallèlement un chiffre effrayant dans un article du magazine The Atlantic intitulé «Vous risquez d’attraper le coronavirus». Selon lui, le virus «ne pourra pas être maîtrisé» et, d’ici un an, «40 à 70% des personnes dans le monde seront infectées».
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Les enfants pourraient être assez épargnés
L’inquiétude est d’autant plus palpable du côté des plus fragiles, notamment les personnes âgées: selon l’OMS, environ 80% des décès imputables au coronavirus sont survenus chez les plus de 60 ans.
L’exposition des enfants et des bébés inquiète également de manière tout à fait légitime les jeunes parents. Cependant, jusqu’à présent, les plus jeunes semblent plutôt épargnés. D’ailleurs, selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, «les enfants pourraient être moins susceptibles d’être infectés, ou, s’ils sont infectées, pourraient présenter des symptômes plus légers que les adultes.» Une théorie qui doit encore être considérée avec prudence puisqu’elle repose sur des données partielles. Mais si elle est confirmée, elle constituera une bonne nouvelle : les enfants ont en effet tendance à alimenter la propagation des virus respiratoires. Car s’il est relativement simple de faire adopter les bons comportements de prévention aux adultes, les petits sont a priori moins enclins à se couvrir la bouche lorsqu’ils toussent et à se laver les mains de manière régulière… Si les plus jeunes sont certes plus à même de développer des complications lorsqu’ils sont infectés par le virus de la grippe par exemple, les experts des Centres de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) avaient observé, lors de l’épidémie de SRAS en 2007, que les enfants de moins de 12 ans qui avaient été contaminés avaient développé des symptômes plus légers que les adultes.
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Des mesures de prévention adaptables pour limiter la contagion
Si la Chine a fait son possible pour contenir la propagation du virus, elle n’a logiquement pu empêcher son exportation hors de ses frontières. Cependant, la France, comme nombre de pays, a rapidement pris des mesures de précaution : mise en quarantaine de ses ressortissants rentrant de la région de Wuhan, berceau de l’épidémie ; diffusion de recommandations pour les personnes revenant de Lombardie et de Vénétie en Italie (pays pour l’heure le plus touché d’Europe) allant jusqu’à l’éviction préventive des enfants scolarisés ou habituellement gardés en crèche ; augmentation des capacités de tests diagnostiques et commande en grande quantité de protections individuelles (les fameux masques chirurgicaux)… Les mesures prises par le gouvernement sont consultables sur son site. Une stratégie susceptible d’être adaptée à tout moment en fonction de l’évolution de l’épidémie.
*chiffres rapportés par l’université Johns Hopkins qui s’appuie notamment sur les données de l’OMS
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