Coronavirus : les jeunes ciblés par les mesures et par les discours

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FranceSoir
Publié le 28 septembre 2020 - 18:34
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Dans une salle de l'université Pantheon-Sorbonne à Paris, le 30 mars 2018
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
Certaines universités limitent le nombre d'étudiants accueillis, d'autres non
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
La fermeture anticipée des bars dans onze métropoles (et onze villes étudiantes), les soirées étudiantes purement et simplement interdites dans certaines d’entre elles… Certaines mesures contre la propagation du coronavirus visent bel et bien les jeunes. 
 
Le 13 septembre, dans un communiqué de presse, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation s’inquiétait déjà de l’identification d’une dizaine de clusters dans les établissements du supérieur et assénait : 
 
« Les dernières données montrent que la multiplication de nouvelles contaminations est majoritairement liée à des rassemblements privés (soirées étudiantes, privatisation de bars…) associés à un relâchement des consignes sanitaires, notamment des gestes barrière »
 
Les jeunes accusés de faire la bringue et de passer outre les précautions malgré le contexte sanitaire, au risque de transmettre le Sars-Cov-2 à leurs aînés ? C’est effectivement une petite musique du moment, d’autant plus avec des événements marquants comme la fermeture de Sciences Po Paris pour 15 jours après « un nombre significatif de cas positifs ».
 
Des données en défaveur des jeunes
 
Certes, selon le dernier rapport de Santé Publique France, publié le 24 septembre, les gestes barrières passent un peu à la trappe : seuls 40% des 18-24 ans accepteraient de saluer sans serrer la main ou sans embrassades, et 39% de garder une distance d’au moins un mètre avec les autres. 
 
Mais ce même rapport hebdomadaire dévoile une autre donnée : sur les 899 clusters en cours au 21 septembre, 32% sont situés en « milieu scolaire et universitaire » et 9% sont issus de rassemblements temporaires, événements privés ou publics. 
 
Les 15-44 ans restent la tranche d’âge au taux d’incidence le plus élevé (163 pour 100000) en semaine 38 (entre le 14 et le 20 septembre) et Santé Publique France relève une augmentation de 20% de ce taux chez les 15-19 ans par rapport à la semaine précédente. 
 
La question serait de savoir si les contaminations se font au sein des campus ou en dehors. Il est impossible d’y répondre, mais des milliers d’étudiants dénoncent les conditions sanitaires dans leur université, notamment via le hashtag #balancetafac, photos et vidéos à l’appui : amphi pleins à craquer, couloirs bondées, salles non aérées…
 
 
Une rentrée universitaire chaotique
 
Une situation ainsi résumée par Mélanie Luce, présidente du syndicat étudiant UNEF :
 
« La circulaire du ministère dit que respecter la distanciation sociale, c’est possible. Je pense qu’il faut aller dans un amphi de droit de première année pour comprendre que c’est impossible si on ne met pas les moyens »
 
Certaines universités, comme Bordeaux Montaigne ou Toulouse 1, ont fait le choix de n’accueillir qu’un tiers des étudiants en présentiel. D’autres, à l’image de La Sorbonne à Paris ou de l’université de Caen, ont préféré à l'inverse accueillir un maximum d’étudiants, masqués bien évidemment.
 
De fait, les situations varient largement d’une université à l’autre, avec deux priorités qui semblent s’opposer.
 
D’un côté :
 
« L’absence de présence physique, d’espace de socialisation et l’isolement contribuent au décrochage »
De l’autre :
 
« Nous sommes bien conscients que le virus va être, de toute façon, présent sur le campus, mais il ne faut pas non plus lui ouvrir en grand la porte »
 
Y’a-t-il une réponse idéale ? Certainement non. Mais laissons le dernier mot à l’acteur Vincent Lindon, invité du 20 heures de France 2 dimanche, qui a rappelé fort à propos que les années étudiantes, c’est aussi vivre, rigoler, aller dans les bars.
 
« Il faut essayer de trouver un moyen de les faire espérer »
 

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