Coronavirus : le pic de l'épidémie région par région (mise à jour)
Les régions françaises ne sont pas égales devant le coronavirus. Pour chacune, le pic de l’épidémie, c’est à dire le moment où le nombre de personnes admises à l’hôpital sera à son plus haut niveau, interviendra plus ou moins rapidement. Petit rappel: tout pic est suivi d’une stagnation (un plateau) et non d'une chute aussi rapide que la montée de la courbe. Revue de détail, région par région. Le nombre des hospitalisations augmente toujours, mais à un rythme plus lent et les sorties sont de plus en plus nombreuses. On ne parle cependant toujours pas de pic épidémique franchi.
Le point réalisé mercredi 10 avril 2020 par le Directeur général de la santé n’a pas pris en compte les chiffres des Ehpad et des autres établissements de santé, une défaillance informatique ayant bloqué la transmission des données. Effets du confinement, la situation, bien que toujours critique, s’améliore légèrement dans la plupart des régions, et notamment les plus touchées.
Le point dans les régions de métropole
Ile-de-France (12,21 millions d’habitants): la région est au coeur de l’épidémie avec un nombre record de patients hospitalisés (12479 dont 405 pour la seule journée de mercredi) et pris en charge en réanimation (2668 actuellement). 2850 décès sont à déplorer à ce jour dans les hôpitaux d’Ile-de-France, dont 223 en 24 heures. Une raison d’espérer toutefois : les retours à domicile sont en nette augmentation, à un rythme quotidien de plus de 600 personnes chaque jour. Elles sont désormais 6857 à avoir été soignées avec succès.
Grand-Est (5,52 millions d’habitants): le point de situation publié hier par l’ARS fait état de 4708 personnes toujours hospitalisées au 8 avril, une centaine de moins que la veille, dont 937 (-13) en réanimation. La bonne nouvelle vient des sorties, plus de 300 patients considérés comme guéris quittent l’hôpital chaque jour cette semaine, ce qui porte leur nombre à 3797. Le Grand Est déplore 107 décès en milieu hospitalier pour la seule journée de mercredi (1781 au total). Les courbes continuent à grimper, mais à un rythme nettement moins effréné depuis samedi.
Hauts-de-France (5,98 millions d’habitants): la courbe des hospitalisations tend également à freiner son ascension dans la région, depuis le week-end dernier. Le milieu hospitalier accueille aujourd’hui 2366 patients Covid, 573 en réanimation. 10 de moins entre mardi et mercredi, c’est une bonne nouvelle pour cette région qui a eu pour l’heure 678 décès à déplorer. Les retours à domicile sont également en nette hausse depuis le début de la semaine.
Bourgogne-Franche-Comté (2,80 millions d’habitants) : le nombre de patients en réanimation (292) a très légèrement baissé mercredi. Celui des hospitalisations augmente désormais moins rapidement (1227, +15) et le solde est plus favorable aux retours à domicile (1160, +83), ce qui permet de réduire la tension dans les établissements hospitaliers. 412 personnes ont perdu la vie en Bourgogne-Franche-Comté, dont 16 mercredi, chiffre en proportion nettement plus important que sa voisine Auvergne-Rhône-Alpes.
Auvergne-Rhône-Alpes (8,03 millions d’habitants): si la région a payé un lourd tribu à l’épidémie, avec 654 décès hospitaliers, la situation tend à se stabiliser. 205 patients sont ainsi sortis de l’hôpital mercredi (portant le total à 2330 personnes), mais 245 ont été pris en charge. 2908 victimes du Covid-19 restent hospitalisées dans 100 établissements, dont 738 en réanimation.
PACA (5,06 millions d’habitants): la région aurait-elle atteint un plateau? Le nombre des hospitalisations et celui des personnes placées en réanimation tend en effet à se stabiliser depuis dimanche: le premier est passé de 1722 à 1796 en quatre jours, le second de 435 à 437. Cependant, l’ARS rappelle que «le virus circule activement», et la région PACA déplore 16 décès mercredi en milieu hospitalier, qui portent à 269 le nombre total des victimes.
Corse (339 180 habitants): aucun décès en Corse mercredi, 2 patients (sur 23) sortis de réanimation et 90 personnes hospitalisées contre 94 la veille et 97 dimanche. L’île de beauté affiche des données hospitalières encourageantes depuis quelques jours. Il y a en revanche un peu moins de retours à domicile depuis le début de cette semaine.
Occitanie (5,89 millions d’habitants): pour la première fois, le nombre des retours à domicile (1010 au total) est supérieur à celui des hospitalisations en cours (1009 mercredi). Dans cette région relativement épargnée par l’épidémie, la courbe des réanimations est stabilisée, avec un nombre de patients passé de 328 à 329 entre samedi et mercredi. L’épidémie ne cesse pas pour autant sa progression, faisant toujours plus de victimes: 14 mercredi, pour un total de 165.
Nouvelle-Aquitaine (5,99 millions d’habitants): l’épidémie de Covid-19 poursuit lentement sa progression, bien que la région reste parmi les moins touchées. Au 8 avril, 797 personnes étaient hospitalisées, dont 242 en réanimation. 165 patients sont décédés en milieu hospitalier depuis le début de l’épidémie, dont 58 pour le seul département de la Gironde. 739 personnes ont pu regagner leur domicile.
Pays de la Loire (3,79 millions d’habitants): subissant, comme toutes les régions de l’ouest, une pression moindre, celle des Pays de la Loire n’a pas atteint le pic épidémique puisque le nombre d’hospitalisations et de personnes en réanimation continue d’augmenter. Dans cette région qui déplore 153 décès, 700 patients Covid+ étaient hospitalisés mercredi, 178 en soins intensifs. Le rythme des retours au domicile tend toutefois à s’accélérer: 53 personnes ont pu sortir de l’hôpital en 24 heures.
Centre Val-de-Loire (2,57 millions d’habitants): juste au sud de l’Ile-de-France, la région est certes moins touchée par l’épidémie, mais toutes les courbes continuent leur progression. 14 personnes ont perdu la vie en 24 heures, 837 sont aujourd’hui hospitalisées, et parmi elles 214 en réanimation. Un point positif, le nombre de retours à domicile est supérieur à celui des nouvelles hospitalisations (55 contre 34 mercredi).
Bretagne (3,3 millions d’habitants): l’ARS diffuse un point hebdomadaire, le vendredi, et non un point quotidien. Néanmoins, les chiffres de la Direction générale de la santé font état d’une stabilisation de la situation hospitalière depuis lundi. Le nombre de patients en réanimation est ainsi passé de 141 à 136, celui des hospitalisations de 471 à 484 avec un rebond mercredi. Les retours à domicile sont également plus nombreux que les entrées en centre hospitalier (38 contre 23).
Normandie (3,34 millions d’habitants): le nombre des hospitalisations a légèrement diminué, de 4,2% entre dimanche et mercredi. La baisse est plus légère (1,8%), mais existante, pour les patients en réanimation. Ils sont 213 sur les 680 personnes actuellement prises en charge dans les hôpitaux. 18 personnes ont succombé mercredi au Covid-19, portant le total à 165 décès dans la région.
La situation en outre-mer: Avec 980 cas et 15 décès, l’épidémie de coronavirus est bien présente dans les territoires d’Outre-Mer, en particulier en Guadeloupe, en Martinique, à Mayotte et à la Réunion. Elle aurait selon la ministre Annick Girardin un mois de retard par rapport à la métropole.
Les Antilles sont particulièrement touchées. La Martinique comptait samedi 75 personnes hospitalisées, dont 20 en réanimation, la Guadeloupe 68 patients Covid dont 18 en réanimation. Quatre personnes sont décédées en Martinique, sept en Guadeloupe. Pour faire face à la menace, même si un plateau semble se dessiner dans les courbes, le gouvernement français a accepté, dans les Antilles, le renfort de médecins cubains.
Dans l’Océan indien, les hôpitaux de La Réunion accueillent 49 patients (4 en réanimation). 358 cas ont jusqu’à présent été recensés et aucun habitant n’est décédé du Covid-19. L’île obéit aux mêmes règles de confinement qu’en métropole. Les mesures précoces ont certainement joué sur la limitation de la propagation, même si les médecins restent prudents.
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