Courbes de l’épidémie  : des raisons d’espérer  ?

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FranceSoir
Publié le 06 mai 2020 - 16:28
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Courbe épidémique France
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Capture d'écran worldometers.info
L'évolution des nouvelles contaminations en France, jour par jour et avec la moyenne hebdomadaire (trait gras)
Capture d'écran worldometers.info
La courbe de l’épidémie de Covid-19 est-elle en train de décroître au point de voir le coronavirus disparaître à court ou moyen terme ? C’est la position défendue par quelques scientifiques, quand d’autres craignent une deuxième vague. 
 
Lundi sur Cnews, le professeur Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes) a en quelque sorte joint sa voix à celle du très médiatique professeur Didier Raoult. Selon lui, et sur la foi des données de Santé Publique France, « nous sommes à la fin de cette vague épidémique ». 
 
Effectivement, le nombre de nouvelles contaminations confirmées était bien sur une tendance décroissante (794 samedi, 308 dimanche, 576 lundi) au moment de son interview, avant une remontée à 1104 hier. On pourrait logiquement penser que cette phase descendante est due aux effets du confinement. 
 
Confinement… ou pas
 
Mais le professeur de physiologie également affirme que « le schéma est le même dans tous les pays, qu’ils aient confiné ou non ». Soulignant la primauté des gestes barrière, du port du masque et de la distanciation dans la lutte contre le coronavirus, il met ainsi l’accent sur le cas de deux pays européens qui n’ont pas choisi le confinement pour leur population, en l’occurrence les Pays-Bas et la Suède. 
 
Effectivement, si l’on compare les courbes de la France (ci-dessus), de l’Allemagne et des Pays-Bas, telles que publiées par le site worldometers.info, toutes ont cette « forme de cloche très banale dans les maladies virales », pour reprendre les mots du professeur Raoult. 
 
Courbe Allemagne
 
Courbe Pays-Bas
L’affirmation est cependant remise en question par la courbe de la Suède, qui elle, est en dents de scie, comme le souligne de son côté l’épidémiologiste et biostatiticienne Catherine Hill :
 
Courbe Suede
 
 
Deuxième vague… ou pas
 
En ce qui concerne la deuxième vague, les professeurs Raoult et Toussaint font partie de ceux qui n’y croient pas. Pour le premier, les infections respiratoires font partie des affections dans lesquelles il n’y a pas de seconde vague, « alors je ne vois pas pourquoi il y en aurait une ». Pour le second, « nous sommes à la fin de la vague » et « l’épidémie n’a repris dans aucun pays au monde ». 
 
Une affirmation qu’il convient une fois encore de nuancer, puisque Singapour a prolongé son confinement jusqu’au début du mois de juin en raison, justement, d’une remontée du nombre de cas. Dans la cité-Etat, on parle effectivement de deuxième vague. 
 
Courbe Singapour
 
Nuance dans la nuance, Singapour s’est mise à tester massivement des travailleurs migrants, ce qu’elle n’avait pas fait jusqu’à présent, et qui représentent aujourd’hui 70 % des nouvelles contaminations.  
 
Saisonnalité… ou pas
 
Mais le climat de Singapour, chaud et tropical, n’est pas celui de l’Europe. Et la saisonnalité est justement l’un des arguments développés par le professeur Raoult qui a fait remarquer sur Sud Radio : « Il y a 19 virus qui donnent des infections respiratoires, dont 18 ont une répartition saisonnière ». Sous-entendu l’épidémie pourrait s’éteindre d’elle-même, même si le directeur de l’IHU Méditerranée-Infection prend soin de déclarer que « l’avenir est imprévisible ». 
 
Parmi ceux qui n’y croient pas, le microbiologiste Philippe Sansonetti s’est exprimé le 30 avril devant la commission des Affaires sociales du Sénat : « Il n’y a rien d’écrit dans le génome du Covid-19 qui permette de dire s’il est programmé pour une saisonnalité ou pas. (…) Ce virus est présent partout dans le monde, y compris dans les pays chauds, donc on ne voit pas en quoi la température aurait une influence quelconque sur l’épidémie ». 
 

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