Covid-19 : deux poids deux mesures pour les traitements. Injuste ?
Les traitements contre la Covid-19, ne reçoivent pas la même considération des autorités sanitaires françaises, et cela peut avoir des considérations graves pour les patients.
L’hydroxychloroquine une molécule malmenée par les instances gouvernementales et une certaine frange de la médecine
En mai 2020, à la suite de l’étude viciée parue dans la revue médicale The Lancet retirée quelque 13 jours après, l’hydroxychloroquine avait été immédiatement suspendue des essais à la demande du ministre de la Santé Olivier Véran. Malgré le retrait de l’étude, qui restera comme une des plus grandes fraudes scientifiques, l’inclusion des patients dans l’essai français Discovery, n’a pas été recommencé comme cela fut le cas dans l’essai Solidarity de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le 5 juin, l’étude britannique Recovery concluait à la non-efficacité de l’hydroxychloroquine entrainant la suspension définitive de l’inclusion des patients dans les essais. Le dosage d’hydroxychloroquine utilisé dans l’étude Recovery était quatre fois supérieur au dosage utilisé par l’IHU du Pr Raoult ; ce dosage a même fait l’objet d’une lettre du ministère de la Santé Indienne à l’OMS en expliquant ses doutes quant aux dosages utilisés. Rappelons que la dose toxique d’hydroxychloroquine, explicitée dans le Vidal et les instances médicales françaises est de 2000mg. La politique sanitaire française a donc été basée sur un essai non validé par des experts français avec des doses de charge d’un niveau toxique. Dans une interview de Mr Landray Chief Investigator de Recovery, déclarait que ce dosage avait été fixé en fonction d’une autre maladie et n’en connaissait pas le niveau toxique. L'évaluation de l'hydroxychoroquine est donc faite sur des bases incomplètes avec un manque flagrant d'objectivité ou de prises en considération des études et des retours positifs de son utilisation par nombre de médécins dans plusieurs pays.
L’hydroxychloroquine n’a été incluse dans l’essai français Discovery que suite à la visite du président Macron à l’IHU de Marseille. Le ministre de la Santé avait aussi promis de délivrer les résultats même avec des signaux faibles positifs ou négatifs. Début octobre, soit quatre mois après, les Français attendaient toujours ces déclarations qui sont apparus dans un tweet d’un docteur récemment diplômé Nathan Peifer Smadja et affiché comme un fervent opposant au Pr Raoult et à l’hydroxychloroquine. Ce même médecin se faisait depuis le mois de mars l’avocat du remdesivir de Gilead.
Remdesivir, une molécule très prisée de certains médecins et des agences de santé malgré ses désavantages
D’un autre côté, le remdesivir au nom commercial Veklury, promus par le laboratoire Gilead et inclus dans l’essai Discovery, malgré son absence de preuve d’efficacité anti virale in vivo, des doutes importants sur ses effets secondaires toxiques, et son coût élevé. Le motif invoqué par le Pr Lina devant le Sénat étant « pour ne pas entrainer de pertes de chance pour les patients ». Le Veklury faisait l’objet d’une autorisation temporaire d’utilisation de l’EMA (Agence européenne du médicament) et une demande de remboursement était enregistrée en France auprès de l’ANSM (agence nationale de santé et du médicament). Cette demande était retirée mi-septembre suite à une demande de l’ANSM de fournir des informations sur les données avant fin octobre. Toujours début octobre, le Pr Yazdanpanah annonçait à la télévision que le remdesivir ne serait probablement pas efficace.
Entre mars et octobre, le ministère de la Santé avait donc fait un stock de ce médicament malgré les incertitudes ci-dessus. Un document de ce même ministère en date du 14 octobre 2020 fait encore la promotion de ce médicament malgré les conclusions et déclarations de l’inefficacité de ce médicament. Le professeur Parola s'interroge "Est-ce que ce document « diffusion restreinte » aux hôpitaux et que vous avez peut être reçu, est un « fake » ?" Si ce document « DGS » est un fake, il faut rapidement le signaler. Et il rajoute "Concernant le remdesivir, l’analyse de la littérature, ne nous a jamais incité à Marseille à l’utiliser dans des RCTs, en plus d’autres considérations". Les métas données de ce document font qu'il aurait été enregistré par Alexandre Deneuil Inspecteur des affaires sociales chez Inspection Generale des Affaires Sociales IGAS.
Il serait donc étonnant que le ministre de la Santé puisse encore promouvoir ce médicament en envoyant un message d’alerte rapide sanitaire qui s’apparente plus à un message promotionnel de déstockage que l'on voit dans les supermachés. "Médicament toxique, dernier stock à écouler avant retrait de la vente". Nous demandons au lecteur de prendre ce document avec un peu de circonspection.
Deux poids deux mesures, les études en faveur de l’hydroxychloroquine abondent sans que celles-ci ne trouvent grâce aux yeux des autorités sanitaires et des médias. Les médecins italiens ont même lancé une pétition pour demander à leur agence nationale de donner une ATU à l’hydroxychloroquine.
Outre la réduction des infrastructures hospitalières françaises initiée par l’actuel premier ministre Jean Castex, la dénonciation par le collectif de soignants et médecins la Santé en Danger des conditions de travail ne permettant pas de garantir un service optimal aux Français, les autorités sanitaires ont engagé des dépenses substantielles dans une politique de tests et dépistage du virus qui engendre plus une épidémie de tests que de permettre de conclure à une recrudescence du virus sur le territoire. Les sommes engagées estimées probablement au-delà du milliard d’euros auraient pu être utilisées à améliorer la situation hospitalière notamment dans les services de réanimation. Rappelons que lors de la visite du ministre Véran à Marseille fin septembre l’APHM (Assistance Publique Hôpital de Marseille) avait bénéficié d’un investissement de 15 millions d’euros. 15 millions d’euros c’est seulement 16% de la dépense hebdomadaire sur les tests.
De plus, de nombreuses personnes âgées n’ont pas été traitées dans les EHPAD puisque la politique sanitaire du gouvernement a été de « rester chez soi, prendre du doliprane et d’appeler le 15 en cas de problèmes ». Un facteur aggravant dans l’approche du soin pour les personnes âgées est également le fameux décret « Rivotril » où l’on a autorisé le personnel soignant à donner ce médicament à titre compassionnel. Les ainés infectés par le virus n’ont donc pas eu accès aux soins, entrainant ainsi une véritable rupture d’égalité entre les Français.
Rajoutons à cela le fait que de nombreuses personnalités publiques et politiques ont pris de l’hydroxychloroquine, que certains médecins qui ont pris position en faveur du remdesivir avaient des liens d'intérêts importants avec les laboratoires, que la bithérapie utilisée par l'IHU du Pr Raoult a un coût faible et la balance présente réellement deux poids deux mesures dans l'évaluation des traitements. L'évaluation par les pairs devra sans nul doute être complétée par celui de tiers indépendants afin de restaurer la confiance des Français.
N’est-il donc pas temps que l’on arrête l’hypocrisie au sujet de l’hydroxychloroquine et de la Covid-19 et qu’on laisse enfin les médecins soigner la population ?
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