COVID 19 : la probabilité de contamination serait plus forte à domicile qu'à l'extérieur
La fin des vacances approche, et avec elle le retour au bureau et la rentrée des classes. Cette reprise du rythme et des activités de l'année régulière inquiètent beaucoup de monde, car les risques de contamination par au COVID 19 semble plus élevés. Des règles sanitaires spécifiques aux entreprises ont d'ailleurs été présentées par la ministre du travail Elisabeth Borne ce mardi aux partenaires sociaux, comme le port du masque “systématisé”. Cependant, une étude chinoise publiée dans les Annals of Internal Medicine montre que la plupart des cas de transmission secondaire du COVID 19 étudiés ont eu lieu à domicile. C'est donc à la maison que le risque de contamination semble le plus élevé, et non dans les transports en commun, ou dans d'autres lieux publics.
Les proches sont les principaux responsables de la contamination d'un foyer
L'étude en question a été publiée dans la revue médicale Annals of Internal Medicine, et réalisée par chercheurs chinois du Guangzhou Center for Disease Control and Prevention.
La méthodologie choisie a porté sur l'étude des 3410 contacts de 391 patients atteints de COVID-19. Sur ces 3410 contacts, 127 ont été contaminés, et sur ces 127 cas secondaires, 105 ont été contaminés à domicile, alors qu'une seule contamination s'est produite dans les transports en commun. 11 ont eu lieu dans des lieux de divertissement ou sur le lieu de travail, 7 dans un établissement de soins de santé.
Les chercheurs ont utilisé ces données pour élaborer un taux de risque de contamination en fonction des différents contextes: dans les établissements de santé, le risque est de 1% seulement; il est encore inférieur dans les transports en commun, à 0,1%; en revanche le risque de contracter le coronavirus chez soit si quelqu'un d'autre est infecté est le plus élevé, à 10,3%.
Ces résultats sont conformes à toutes les analyses et recommandations de l'Organisation mondiale de la santé et des centres de contrôle et de prévention des maladies concernant le coronavirus: le risque le plus important de contamination est celui d'une exposition prolongée dans un espace clos. La seule surprise, qui n'en est pas vraiment une, réside dans le fait que cette exposition prolongée dans un espace clos et beaucoup plus susceptible d'arriver dans le lieu que nous fréquentons le plus, la maison, et non dans le métro, au bureau, au cinéma, ou dans un bar.
La conclusion est donc logique, mais elle remet en cause la plupart des mesures de confinement et isolement à domicile en cas de test positif, car les probabilités de propager le virus au sein du foyer sont ensuite très élevée.
L'extérieur du domicile est-il donc moins risqué que notre propre maison?
Selon les chercheurs, ce haut taux de risque s'explique par le fait que les gens passent beaucoup plus plus de temps à la maison, ce qui entraîne une exposition non protégée plus fréquente et plus longue que dans les autres lieux de contact. Autre facteur aggravant: les gens sont beaucoup moins vigilants à la maison, et respectent moins les gestes barrières qu'à l'extérieur.
Un point positif tout de même: les porteurs asymptomatiques sont, selon l'étude, les moins susceptibles d'infecter les autres, et les cas de contamination secondaire étaient “en général cliniquement plus légers et étaient moins susceptibles de manifester des symptômes communs tels que fièvre, toux, fatigue, myalgie et diarrhée.”
Les transports en commun seraient en réalité moins risqués qu’imaginé
Plusieurs études suggèrent déjà que le porte du masque et la distanciation physique diminuent considérablement le risque de propagation du virus, ce qui explique que les transports en commun, qui sont les lieux où les gens respectent le mieux ces gestes barrière, sont au final moins risqués que d'autres endroits.
Le port du masque n'est pas la seule raison à cela. Il faut aussi mentionner le fait qu'en temps de pandémie, les gens utilisent moins les transports en commun. À Rennes, par exemple la métropole, a décidé d'échelonner la rentrée des étudiants, d'annuler les salons et foires, ce qui maintiendra le peu d'affluence en ville et dans les transports en commun. La fréquentation des bus et métro de la ville de Rennes a été près de deux fois moins élevée en juin par rapport à la même période l'année dernière. Et si elle se reprenait en juillet, elle restait tout de même inférieure d'un quart à que ce qu'elle était en juillet 2019.
De manière générale, il reste vrai que le coronavirus prospère dans les espaces clos, peu ventilés, et en présence d'une foule dense. Il est donc toujours préférable de privilégier les espaces ouverts pour éviter les contaminations. La seule confusion concerne donc le domicile: un confinement à la maison est peu risqué s'il y a peu de contacts interpersonnels, mais plus risqué si les habitants du foyers sont nombreux et susceptibles d'être porteurs du virus.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.