Les dangers des médicaments contre le rhume : l'ANSM lance une nouvelle alerte
Dolirhume, Actifed, Fervex... Nous connaissons tous ces médicaments supposés soulager les symptômes du rhume. Mais, selon l'Agence nationale du médicament, ils sont à consommer avec la plus grande précaution, leurs effets secondaires pouvant être potentiellement très graves.
Nez bouché, maux de tête, mal de gorge… Chaque hiver, nous y passons tous ou presque et le rhume, s’il n’est pas grave, peut être épuisant et en tout cas gênant. Nous connaissons pourtant l’adage : « Un rhume traité dure une semaine. Un rhume non traité dure 7 jours ». Mais chaque hiver, nous sommes nombreux à nous ruer dans les pharmacies à la recherche des pilules miracles pour décongestionner les sinus et enfin retrouver un sommeil réparateur.
AVC et infarctus parmi les effets secondaires les plus graves des médicaments contre le rhume
A la sortie, nous nous retrouvons donc souvent avec des comprimés aux noms bien connus : Humex Rhume, Actified Rhume, Dolirhume. Des médicaments vendus sans ordonnance dont l’une des principales molécules est la pseudoéphédrine. Ce vasoconstricteur contribue à atténuer les sensations de nez bouché. Mais elle a aussi, dans des cas rares, la mauvaise réputation d’entraîner des effets indésirables très graves parmi lesquels des AVC et des infarctus.
Les médicaments "dangereux" déjà dénoncés en 2017
En 2017, c'est 60 millions de consommateurs qui alertait sur les risques qu'entraîne la consommation de certains médicaments contre le rhume vendus sans ordonnance : l'association avait publié une liste de 28 références dont le rapport bénéfice/risque n'était pas favorable. L’alerte est donc cette année relayée par l'Agence nationale du médicament (ANSM) qui met en garde contre les mésusages et sur les effets secondaires rares mais très graves de ces remèdes allopathiques.
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Les conseils de l'ANSM pour venir à bout d'un rhume
Certes, les personnes concernées par de tels effets secondaires ne sont heureusement pas nombreuses chaque année. Mais le risque n’est pas nul. Et face à la tendance des Français à la surconsommation de médicaments et à l’automédication, l’Agence du Médicament a décidé de renforcer l’information des patients et des pharmaciens sur le bon usage et sur les risques de ces médicaments.
L’ANSM a donc élaboré deux documents : l’un est à destination des pharmaciens et le second à destination des patients. Il doit leur être remis systématiquement lors de la délivrance d’un médicament vasoconstricteur par voie orale. Intitulé « Vous avez un rhume : que faire ? », il détaille les mesures d’hygiène à suivre en première intention en cas de rhume :
- humidifier l’intérieur du nez à l’aide de sérum physiologique ou de spray d’eau thermale ou d’eau de mer
- boire suffisamment d’eau
- dormir la tête surélevée
- maintenir une atmosphère fraîche (18-20°C) et aérer les pièces régulièrement
Si malgré ces précautions, les symptômes persistent ou s’aggravent, le document indique de prendre conseil auprès d’un médecin ou d’un pharmacien avant d’entamer un traitement à base de vasoconstricteurs par voie orale. Et, en tout état de cause, l'Agence rappelle que ces derniers ne doivent pas être pris pendant plus de 5 jours, ne doivent pas être associés à un autre médicament contenant un vasoconstricteur, qu’il s’administre par voie orale ou nasale, ni avec un médicament contenant paracétamol, ibuprofène et cétirizine. Par ailleurs, les enfants de moins de 15 ans ainsi que les femmes enceintes et allaitantes ne doivent pas consommer ce type de médicaments.
Derniers conseils enfin de l’Agence du médicament pour éviter les rhumes et leur rechute : utiliser des mouchoirs à usage unique, tousser et éternuer dans son coude, se laver les mains régulièrement et porter un masque jetable lorsque l’on est malade.
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