Des bébés sans bras dans l'Ain : l'organisme qui enquête bientôt fermé ?
Que se passe-t-il dans le département de l'Ain autour de la commune de Druillat? Selon un reportage (voir ici) diffusé mercredi 26 lors du 20h de France 2, le secteur est au centre d'un étrange phénomène: entre 2009 et 2014 pas moins de sept enfants (sur un rayon de 17 kilomètres dans ce département rural) sont nés avec un bras (ou une main) en moins.
Cette fréquence est 58 fois plus élevée que la normale et n'a pas de raison apparente. Et l'on ne saura peut-être jamais pourquoi autant d'enfants sont nés handicapés de la sorte dans le secteur. L'organisme étant en charge de l'enquête risque en effet de disparaître faute de financements.
C'est le Remera –Registre des malformations en Rhône-Alpes– qui a été chargé de comprendre ce qu'il se passe autour de Druillat. Interrogé par France 2, l'épidémiologiste en charge du dossier a mis en évidence un point commun entre toutes les mères: elles habitaient toutes à proximité de champs de maïs ou de tournesol. Y a-t-il un lien entre une exposition à un produit agricole et ces malformations? Le lien de cause à effet n'est pas mis en lumière et s'il existait, il ne sera sans doute jamais révélé.
Voir aussi - Pesticides: les abeilles deviennent accrocs aux néonicotinoïdes
Le conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes estime en effet que la mission du Remera ne fait plus partie de ses attributions. Quant à l'autre financeur de l'organisme, l'Inserm, il estime que l'apport du Remera à son travail de recherche scientifique est trop faible pour justifier d'un soutien financier. "Les conséquences sont très simples, c’est la fin de la surveillance des malformations, c’est-à-dire clairement la fin de l’alerte aussi", explique l'épidémiologiste laissant clairement entendre que le mystère ne sera sans doute jamais résolu.
Lire aussi:
Toulouse: un chirurgien sauve un bébé condamné par une malformation cardiaque
Le valporate, à l'origine de malformations des bébés, interdit après 50 ans
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.