Des perturbateurs endocriniens dans le muesli, mais en quantités très faibles

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 11 octobre 2016 - 14:00
Image
Du muesli dans un bol.
Crédits
©Flickr/Creative Commons
"Dans les 15 échantillons non bio testés, 141 résidus ont été retrouvés au total, dont 70 ont pu être quantifiés", indique Générations Futures
©Flickr/Creative Commons
L'ONG luttant contre la prolifération des OGM et des pesticides Générations Futures a mis en évidence la présence de produits chimiques connus pour être des perturbateurs endocriniens dans de nombreuses marques de Muesli. Les taux observés ne semblent cependant pas dépasser les normes autorisées, lesquelles font débat.

L'ONG Générations Futures pointe la présence de résidus de pesticides dans des mueslis aux fruits non bio, dans une enquête publiée ce mardi 11 portant sur quinze échantillons.

Générations Futures, spécialisée dans l'étude des dangers liés aux pesticides et aux OGM, affirme que ces mueslis contiennent en moyenne 9,4 résidus de pesticides, dont 5,4 suspectés d'être des perturbateurs endocriniens. Cependant, pour une consommation de 50 à 100 grammes par jour de produit, "aucune dose journalière admissible" ne semble être dépassée, précise-t-elle.

La dose journalière admissible est la quantité de substance chimique que l'on peut ingérer par jour, au cours de sa vie, sans risque appréciable pour sa santé. Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques présentes dans de nombreux produits du quotidien, qui perturbent le système hormonal et peuvent générer maladies et anomalies.

Aucun résidu n'a en revanche été trouvé dans cinq échantillons de mueslis bio analysés, indique l'ONG. Elle a fait analyser 15 mueslis et produits assimilés non bio et cinq bio, achetés dans des supermarchés dans les Hauts-de-France. Ils appartiennent à de grandes marques (Kellogg's, Nestlé, Jordans...) ou des marques de distributeurs (Auchan, Leclerc, Carrefour...).

"Dans les 15 échantillons non bio testés, 141 résidus ont été retrouvés au total, dont 70 ont pu être quantifiés", indique Générations Futures. "Parmi ces 141 résidus, 81 sont des perturbateurs endocriniens suspectés, soit 57,44% du total". Le nombre maximum de résidus trouvés dans un échantillon non bio s'est établi à 14, le nombre minimal à six, indique encore l'enquête.

Une molécule, le pyriméthanil, a été détectée dans tous les échantillons non bio analysés. Selon l'ONG, ce fongicide utilisé en viticulture est "classé cancérigène possible" aux États-Unis. La publication de ces analyses intervient alors que l'Union européenne peine à se mettre d'accord sur une définition des perturbateurs endocriniens, qui doit permettre d'encadrer leur utilisation.

Avec plus de deux ans de retard, la Commission a proposé en juin une définition qui été accueillie par un tollé du côté des défenseurs de l'environnement. Ils l'accusent de bafouer le principe de précaution en exigeant un niveau de preuve de nocivité trop difficile à atteindre pour qu'une substance soit identifiée comme perturbatrice.

Cette définition qualifie de perturbateur endocrinien toute substance ayant des effets indésirables sur la santé humaine et sur le système hormonal, et dont le lien entre les deux est prouvé.

De nombreuses études ont montré que les perturbateurs endocriniens diminuaient la fertilité humaine. Ils sont aussi soupçonnés d'affecter le système immunitaire et la fonction respiratoire chez l'enfant, et de favoriser le diabète.

 

À LIRE AUSSI

Image
Deux femmes.
Pesticides : du poison dans les cheveux des femmes, danger pour leurs enfants
La contamination des femmes de l'Ile-de-France par les pesticides serait "généralisée", à en croire une étude de l'association Générations Futures publiée mardi 10. De...
12 mars 2015 - 11:50
Société
Image
De la salade.
Des produits interdits dans 16% des salades
Selon une étude menée par l'association Générations futures, la majorité des salades vendues en France présenteraient des traces de pesticides. Dans 16% des cas, il s'...
22 septembre 2015 - 14:44
Société
Image
Un enfant se lave les mains.
Hygiène : l'utilisation de gels antibactériens serait, à terme, dangereuse pour la santé
Selon une étude américaine, l'utilisation des gels antibactériens serait, à long terme, dangereuse pour la santé. En effet, ils favoriseraient l'absorption par la peau...
21 juillet 2015 - 17:38
Lifestyle

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.