Distilbène : deux fois plus de risques de cancer du sein chez les filles de patientes traitées

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 02 décembre 2014 - 16:56
Mis à jour le 03 décembre 2014 - 09:30
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Du Distilbène.
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©DES Daughter/Flickr
Plus de 80.000 filles de patientes traitées sont concernées.
©DES Daughter/Flickr
Une étude parue lundi révèle que les filles de patientes traitées au Distilbène, un médicament contre les fausses couches, ont un risque de développer une tumeur du sein deux fois plus élevé. Un peu plus de 80.000 personnes sont concernées en France.

C'est le choc pour les 80.000 "filles du Distilbène" de France. Selon une étude de grande envergure réalisée sur un groupe de 6.700 femmes par l'équipe du Pr Michel Tournaire de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul (Paris), les filles de patientes traitées contre les fausses couches avec ce médicament ont deux fois plus de risques de développer un cancer du sein à partir de 40 ans. Elles sont également plus exposées aux cancers et malformations génitaux.

"Etant donné que le risque de cancer du sein est élevé dans la population générale (environ 1 cancer pour 9 femmes en France), cette augmentation représente un réel problème de santé publique, notamment en termes de nombre de cas, puisqu'il y aurait environ 16.000 à 20.000 cas de cancers chez les 80.000 (femmes concernées) en France, au lieu des 8.000 à 10.000 cas attendus", expliquent les auteurs de l'étude. Ils recommandent ainsi aux femmes concernées de se rapprocher de leur gynécologue pour faire le point sur leur situation.

En France, de 1948 à 1977, selon Le Figaro, le Distilbène a été prescrit à près de 200.000 femmes afin de prévenir les risques de fausses couches. Ces œstrogènes de synthèse ont depuis été interdits. Aux Etats-Unis, ils ont été interdits aux femmes enceintes dès 1971 pour des soupçons de lien de causalité entre cette molécule et l'apparition de cancers génitaux chez les filles de mères traitées.

L'étude du Pr Michel Tournaire permet également de rassurer sur la 3e génération, les "petites-filles du Distilbène". L’enquête ne montre en effet pas de sur-risque d’anomalies génitales chez les filles de la 3e génération. "C’est la bonne nouvelle de l’étude", se réjouit, dans La Croix, Anne Levadou, présidente du réseau D.E.S.

 

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