Ebola, un an après
Cela fait plus d'un un an que l'épidémie d'Ebola frappe l'Afrique de l'Ouest. Le 23 mars 2014, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) notifiait officiellement une "flambée de maladie à virus Ebola en Guinée". Et si le pire semble passé, le virus est encore loin d'être éradiqué.
Au Liberia, l'un des trois pays les plus touchés avec la Sierra Leone et la Guinée, les autorités avaient un temps espéré ne plus être considérées comme une zone d'épidémie. Pour cela il faut qu'aucun nouveau cas ne soit diagnostiqué pendant 42 jours après la dernière infection, selon le protocole de l'OMS. Le décompte avait commencé pour ce pays le 5 mars dernier, mais un nouveau cas avait été diagnostiqué le 20 mars.
Les mouvements de population rendent la maladie difficile à contrôler, surtout en Sierra Leone. A cela s'ajoute la défiance des populations locales à l'encontre de leurs gouvernements, mais aussi des médecins étrangers dont l'arrivée est associée à celle de la maladie. Cela nuit à l'action des organisations humanitaires et à l'efficacité des conseils sanitaire donnés aux populations
A l'occasion de ce sinistre anniversaire, Médecins sans frontières a publié le 23 mars dernier un rapport au titre équivoque: "Au-delà de nos limites". Pour MSF, la pauvreté des pays touchés et les mouvements de population sont une explication "bien trop facile. L’ampleur de cette épidémie est aussi due aux défaillances de nombreuses institutions. Cet échec a eu des conséquences tragiques, qui auraient pu être évitées", explique Christopher Stokes, directeur général de MSF.
Les critiques de l'organisation visent notamment l'OMS, accusée d'avoir tardé à réagir. Les premiers cas avaient en effet été identifiés en décembre 2013, l'épidémie reconnue en mars 2014 et déclarée "urgence de santé publique de portée mondiale" en août.
"A ce moment-là, plus d'un millier de personnes étaient déjà mortes. Qu'est-ce qui a finalement déclenché ce passage à un mode de réponse d'urgence?", s'interroge le rapport de MSF. Une accusation qui trouve une réponse après que des messages internes à l'OMS aient été révélés par l'Associated Press. On peut y lire que déclencher l'état d'urgence trop tôt aurait pu "fâcher les pays africains concernés, mettre à mal leurs économies ou encore interférer avec le pèlerinage à La Mecque".
Ebola aurait, depuis un an, touché 24.842 personnes et fait 10.299 victimes.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.