Enorme revers pour Gilead : L'OMS recommande de ne pas utiliser le remdesivir chez les patients atteints de COVID-19. Deux poids deux mesures

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FranceSoir
Publié le 20 novembre 2020 - 10:43
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Remdesivir europe
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Enorme revers pour Gilead : L'OMS recommande de ne pas utiliser le remdesivir chez les patients atteints de COVID-19. Deux poids deux mesures
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L'OMS a émis une recommandation conditionnelle contre l'utilisation du remdesivir chez les patients hospitalisés, quelle que soit la gravité de la maladie, car il n'y a actuellement aucune preuve que le remdesivir améliore la survie et d'autres résultats chez ces patients.

Cette recommandation, publiée le 20 novembre, fait partie d'une ligne directrice  sur les soins cliniques du COVID-19. Il a été développé par un groupe international d'élaboration de lignes directrices, qui comprend 28 experts en soins cliniques, 4 patients partenaires et un éthicien.

Dans une revue de plusieurs essais, l'Organisation mondiale de la santé a constaté que le médicament de Gilead n'améliorait pas les taux de survie des patients et ne les aidait pas à récupérer.

Un groupe d'experts «a conclu que le remdesivir n'avait aucun effet significatif sur la mortalité ou sur d'autres résultats importants pour les patients, tels que la nécessité d'une ventilation mécanique ou le temps nécessaire à l'amélioration clinique», a annoncé l'OMS. Le comité a publié sa revue dans la revue The BMJ . Le rapport n'exclut pas totalement l'utilisation du médicament en tant que traitement Covid, mais a déclaré qu'il manquait des preuves pour recommander son utilisation

Les travaux à ce sujet ont commencé le 15 octobre, lorsque l'essai de solidarité de l'OMS a publié ses résultats intermédiaires. Les données examinées par le panel comprenaient les résultats de cet essai, ainsi que de 3 autres essais contrôlés randomisés. Au total, les données de plus de 7 000 patients dans les 4 essais ont été prises en compte.

Les preuves suggèrent aucun effet important sur la mortalité, le besoin de ventilation mécanique, le délai d'amélioration clinique et d'autres résultats importants pour le patient.

Gilead Sciences, fabricant de remdesivir, dont le nom commercial est Veklury, a déclaré dans un communiqué que son médicament «est reconnu comme une norme de soins pour le traitement des patients hospitalisés atteints de Covid-19 dans les directives de nombreuses organisations nationales crédibles, y compris le US National Institutes of Health and Infectious Diseases Society of America, Japon, Royaume-Uni et Allemagne. » Il a ajouté qu'il existe «plusieurs études randomisées et contrôlées publiées dans des revues à comité de lecture qui démontrent les avantages cliniques de Veklury».  Remdesivir a été autorisé pour une utilisation d'urgence depuis le printemps aux États-Unis, et en octobre, Gilead a signalé qu'il avait généré 873 millions de dollars de revenus jusqu'à présent cette année.  L'utilisation largement adoptée du médicament pour les symptômes de Covid avait déconcerté certains experts bien avant l'approbation de la FDA.

En Europe, le professeur Yazdanpanah a déclaré en septembre avant la publication des résultats des études que le remdesivir prouverait surement son inefficacité contre la covid-19.  Malgré cela, les chercheurs continuent d’inclure des patients dans les essais « au cas où » alors que ces même chercheurs se sont empressés d’arrêter les essais Hycovid ou l’inclusion de l’hydroxychloroquine sans appliquer les mêmes principes.

Madame Marie-Paule Kieny de l’Inserm répondant aux questions de ScienceMag dit :

c'est un «énorme» gaspillage pour les pays de l'UE d'investir dans le remdesivir sur la base de l'idée que cela pourrait aider un petit sous-ensemble de patients. «Vous pouvez toujours dire: OK, maintenant, si je sépare la population et si je ne prends que ceux qui ont un œil bleu et une jambe en bois, c'est peut-être très efficace »

Quand nous lui demandons pourquoi ils continuent l’inclusion du remdesivir alors que l’OMS déclare que c’est inefficace et que l’hydroxychloroquine n’a pas reçu le même traitement, elle répond :

l’ensemble des résultats obtenus avec HCQ montrent que cette molécule n’a pas d’utilité, et c’est l’essai Recovery qui le démontre le mieux. Il est donc inutile de continuer. « La messe est dite ». Pour remdesivir, Solidarity est le plus gros essai en cours, et l’OMS a donc une responsabilité particulière à continuer les inclusions jusqu’à ce que toutes les incertitudes soient levées. 

La messe serait donc dite pour HCQ car Recovery le dit, mais quand l’OMS dit que la messe est dite pour le Remdesivir alors on continue !  Deux poids deux mesures

L’étude Recovery est encore cité sans que l’on ai fait un audit indépendant français ou questionné le dosage.  A la commission d’enquête du Sénat américain les Dr McCullogh et Pr Harvey Risch témoignent sous serment qu’il y a des études qui démontrent l’efficacité.  L’Inserm ne regarderait-elle qu’une partie de l’information ?

Rappelons que l’Union européenne a signé un contrat de plusieurs centaines de millions d’euros pour l’achat d’un médicament qui aujourd’hui est déclaré par l’OMS comme ne fonctionnant pas.  La députée européenne Michèle Rivasil a même demandé la nullité de ce contrat car l’UE n’aurait pas eu connaissance des informations sur la non-efficacité du remdesivir lors de la signature alors que la société Gilead disposait de certaines informations.

Un revers pour Gilead et ce médicament dont nous avions questionné la toxicité depuis longtemps et les techniques d’essais controversées.  Un proche du dossier nous dit : "le remdesivir aurait même des effets aggravants"

 

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