Fin de vie : le rapport Claeys/Leonetti préconise de nouveaux droits pour les patients
C'était l'une des promesses de campagne du candidat François Hollande: que "toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable (…) puisse demander (…) à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité". Le mot "euthanasie" n'avait pas été prononcé et ne devrait toujours pas l'être dans le rapport que lui remettent ce vendredi les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP).
En effet, les deux parlementaires défendent dans ce document la possibilité pour les patients en fin de vie d'avoir recours à une "sédation profonde et continue" jusqu'au décès. Une manière d'éviter la souffrance sans que pour autant le médecin n'euthanasie le patient, c'est-à-dire qu'il lui injecte une substance mortelle, ou qu'il ne l'aide à se suicider.
Une solution intermédiaire alors que la quasi-totalité des Français (94%) considèrent que la loi devrait, au moins dans certains cas, autoriser les médecins à mettre fin à la vie des patients qui souffrent de maladies insupportables et incurables (sondage Ifop, 29 octobre 2014).
Cette directive de la "sédation profonde et continue", si elle est retenue, devra cependant être confrontée à la réalité, notamment à la valeur de la volonté des patients, de leur entourage, et au point de vue des médecins. Car l'opportunité de laisser mourir ou d'euthanasier un patient est tout autant, sinon plus, une source de débat que la méthode en elle-même.
Le rapport des deux députés préconise également de rendre plus contraignante pour le médecin les "directives anticipées" qui permettent au patient de refuser à l'avance l'acharnement thérapeutique. Directives dont les équipes médicales doivent simplement "tenir compte" aujourd'hui.
Actuellement la loi Leonetti (du nom du même député) de 2005 autorise l'arrêt des traitements "déraisonnables", "inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie", d'où l'expression de "droit à laisser mourir" qui en a découlé. Le médecin peut aujourd'hui également proposer au patient un traitement qui abrégera sa vie, mais si et seulement si il s'agit d'un effet secondaire et que ce traitement était le seul à pouvoir diminuer les souffrances du malade. Complexe, cette loi est souvent mal connue des malades.
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