Propecia : le dangereux produit "miracle" contre la calvitie
Certains parlaient de ce médicament comme de la pilule miracle contre la calvitie chez les hommes. Pourtant, l’ANSM rappelle que le Propecia (connu sous le nom générique de finastéride) a aussi des effets secondaires importants et potentiellement très graves, qui persistent même après l’arrêt du traitement.
Plus de 30 000 Français suivent ce traitement au long cours contre la calvitie. Et si la notice du finastéride indique clairement ses effets secondaires, l’Agence nationale de sécurité du médicament juge utile de diffuser une nouvelle alerte. Elle prend la forme d’une fiche, remise par le médecin et par le pharmacien, lors de la prescription et de la délivrance du médicament. L’ANSM souhaite ainsi provoquer une discussion sur les solutions alternatives à la prise de finastéride.
Pensées suicidaires et troubles sexuels importants
Cette molécule, commercialisée sous le nom de Propecia par le laboratoire MSD (une filiale de Merck), empêche la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT), une hormone qui contribue à réduire la repousse du cheveu et à diminuer son volume. Selon une étude menée sur 1000 hommes atteints de calvitie légère à modérée, elle se serait révélée efficace, après un an de traitement, chez 65% des patients sous finastéride et chez 37% sous placebo.
Mais le traitement entraîne aussi des effets secondaires pour le moins indésirables et connus depuis plusieurs années : à commencer par des troubles de la sexualité tels que difficultés à l’érection, à l’éjaculation, douleurs testiculaires et diminution de la libido… Sans doute bien plus grave encore, de nombreux patients ont manifesté des troubles psychiques, tels qu’anxiété et dépression, conduisant parfois à des pensées suicidaires. Plusieurs cas de suicides ont d’ailleurs été rapportés et, selon les familles, sont directement imputables à la prise du médicament.
A lire aussi : Attention au Propecia, un médicament qui rend impuissant
Les victimes du Propecia demandent des comptes au laboratoire MSD
En mars 2019, une soixantaine de « victimes » du Propecia ont d’ailleurs décidé de porter l’affaire devant les tribunaux. En novembre, le tribunal de grande instance de Nanterre a ordonné des expertises pour déterminer s'il existe un lien entre la prise de finastéride 1 mg et les dommages subis par trois hommes, dont l'un s'est suicidé en 1996.
Aux États-Unis, plus de 2000 procédures ont été intentées contre le laboratoire.
L’association des victimes du finastéride reproche au laboratoire et à certains médecins prescripteurs de ne pas suffisamment évoquer les effets secondaires encourus. D’autant que s’ils sont variables d’un patient à l’autre, leur durée l’est également. Selon l’agence du médicament, « il est possible que les effets persistent après l’arrêt du traitement et ce, pour une durée indéterminée ».
A lire aussi : utiliser son smartphone aux toilettes est dangereux pour la santé
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.